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Classes non mixtes pour les fils d'Oudéa-Castera, Parcoursup... Le gouvernement se justifie sur Stanislas

Le porte-parole du gouvernement a répondu lors d'un point presse sur la polémique qui continue de viser la ministre de l'Éducation nationale après la scolarisation de ses enfants dans le privé. "Il y a eu un non-respect de Parcoursup" dans cet établissement scolaire, a reconnu Prisca Thévenot ce mercredi.

Répondre point par point en espérant clôre le sujet. La porte-parole du gouvernement est revenue ce mercredi 24 janvier sur plusieurs révélations de Médiapart qui visent directement Stanislas, l'établissement scolaire privé dans lequel les fils d'Amélie Oudéa-Castéra sont scolarisés.

Si des classes mixtes existent bien dans ce collège-lycée, la ministre de l'Éducation nationale et des Sports a décidé de placer ses enfants dans des classes réservées aux garçons, d'après des informations de Médiapart.

Les classes non-mixtes, une demande des "enfants" de la ministre

Prisca Thévenot, qui a expliqué ce mercredi avoir évoqué la question avec sa collègue, a assuré que c'était "les enfants" d'Amélie Oudéa-Castéra qui avaient souhaité être dans des classes non mixtes.

"Est-ce qu'elle aurait dû s'y opposer?", a interrogé la porte-parole du gouvernement.

Seconde polémique: toujours selon Médiapart, le fils aîné d'Amélie Oudéa-Castéra, scolarisé au niveau lycée à Stanislas, a bénéficié d'un système qui garantit aux élèves d'être admis dans ses propres classes préparatoires, sans avoir encore postulé à Parcoursup.

Ce logiciel, lancé par Jean-Michel Blanquer, doit être rempli par les élèves pendant l'année de terminale afin de formuler des vœux pour des formations post-bac.

Stanislas, une exception dans la gestion de Parcoursup

Avant même que la procédure officielle de Parcoursup ne démarre, certains élèves de Stanislas obtiennent "la garantie d’être admis" en classe préparatoire dans le même établissement, selon un rapport de l'Inspection générale de l'Éducation nationale, consulté par le média en ligne.

"En échange", ils "sont incités à renoncer" à formuler d’autres souhaits sur Parcoursup. Concrètement, la manœuvre assure à l'établissement privé de garder ses meilleurs élèves qui pourraient être tentés par d'autres établissements tout en rassurant ses propres étudiants, assurés d'avoir une place dans une très bonne classe préparatoire.

Parcoursup est cependant sensé favoriser la transparence et l'égalité des traitements des candidatures des élèves. Ce n'est pas le cas à Stanislas: au printemps dernier, sur les 41 lycéens de toute la France qui n'ont formulé qu'une seule demande pour une classe prépatoire, 38 d'entre eux étaient en terminale à Stanislas. Parmi ceux-ci, on compte notamment le fils d'Amélie Oudéa-Castéra.

L'exécutif reconnaît "un non-respect de Parcoursup"

La porte-parole du gouvernement a d'ailleurs reconnu lors de son point presse qu'il y avait bien eu "un non-respect de Parcoursup".

Prisca Thévenot a assuré que la situation avait évolué depuis la publication du rapport de l'inspection générale de l'Éducation nationale. Il a été "suivi d'effet très rapidement", a précisé la ministre.

Cela laisse supposer que les élèves de Stanislas sont désormais encouragés à multiplier les demandes sur Parcoursup, ouvert depuis le mois de décembre pour les lycéens qui passent le bac en 2024.

"Face à l'acharnement dont elle fait l'objet de la part d'une certaine presse, la ministre a décidé de ne plus répondre aux demandes ni aux attaques visant ses enfants et sa famille. Elle a, comme chacun, le droit à la protection de sa vie privée", a fait savoir l'entourage d'Amélie Oudéa-Castéra auprès de BFMTV.

Marie-Pierre Bourgeois