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Gouvernement

Armée: opération réconciliation pour le gouvernement

Le Premier ministre est en visite ce samedi à la base navale de Toulon (Var). Après un été compliqué sur fond de démission du chef d'état-major et annonces budgétaires, Edouard Philippe doit retisser les liens entre l'exécutif et les Armées.

L'armée et le gouvernement sont-ils sur le point de se réconcilier? Edouard Philippe se rend ce samedi sur la base navale de Toulon (Var), après un été houleux entre l'exécutif et les armées.

Le Premier ministre a notamment pour mission de rassurer l'armée sur les ajustements budgétaires annoncés cet été et de consolider les liens entre l'exécutif et les militaires, sévèrement abîmés par le départ de leur chef d'état-major Pierre de Villiers en juillet sur fond de problématiques budgétaires.

Mi-juillet, le gouvernement avait annoncé un gel des crédits des militaires pour 2017, entraînant un effort à hauteur de 850 millions d’euros. Un bras de fer s'était alors créé entre Emmanuel Macron et le général Pierre de Villiers, qui avait finalement démissionné de son poste.

Le Président avait ensuite annoncé que la Défense serait le seul ministère épargné par les coupes budgétaires en 2018. Début septembre, le Premier ministre a confirmé une hausse de leur budget "de plus de 1,6 milliard d'euros". Le budget des Armées devrait donc atteindre 34,2 milliards d'euros en 2018, contre 32,7 milliards en 2017.

Le chef d'état-major des armées demande plus de "marge"

Mais tout va-t-il pour le mieux? "Je crois que le binôme que forment actuellement la ministre des Armées Florence Parly et le général François Lecointre démontre que le gouvernement et les armées travaillent main dans la main", assure ce samedi sur BFMTV le colonel Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la revue Défense nationale.

"Le projet de loi de finances 2018 qui a été présenté traduit l'effort que le gouvernement et la France accordent à ses armées pour les années à venir", affirme-t-il.

L'actuel chef d’état-major François Lecointre n'a toutefois pas manqué début septembre, lors de l’université d’été de la Défense, d'appeler à redonner de la "marge" à l'armée française.

"Une armée est un gros paquebot, on ne construit pas et on ne reconstruit pas un appareil militaire en deux coups de cuillère à pot", avait-il déclaré, mettant en garde contre les "réflexes de régulation budgétaire sauvages".

"Il est normal qu'avec une nouvelle équipe il faille mettre en place de nouveaux apprentissages", estime le colonel Jérôme Pellistrandi sur notre antenne. "L'exécutif est attentif aux questions de défense et les efforts qui vont être faits soulignent cet intérêt et cette priorité", affirme-t-il.

Le Premier ministre tiendra ce samedi un discours sur un des trois navires Mistral de l'armée française, avant que le bâtiment ne parte en mer pour une mission de quinze jours pour l’OTAN.

Liv Audigane