Aquarius: la France "prête à aider" l'Espagne pour "accueillir" des migrants, annonce Philippe
Après plusieurs jours de polémique en Europe, Edouard Philippe a annoncé que la France était prête à "aider" l'Espagne pour "accueillir" des migrants. "Nous sommes prêts à aider et accueillir", a-t-il déclaré lors des questions au gouvernement à l'Assemblée, alors que le navire Aquarius affrété par une ONG française pour sauver des migrants en Méditerranée se dirige vers l'Espagne. Il avait auparavant été interdit d'accoster en Italie par le nouveau ministre de l'Intérieur, Matteo Salvini, chef de la Ligue d'extrême droite dans le pays.
"Pas d'espoir d'une solution nationale"
Au total, 629 migrants sont bloqués à bord depuis leur sauvetage en mer samedi. Ils devront faire 1.500 kilomètres de plus pour rejoindre l'Espagne.
"Nous sommes évidemment prêts à aider les autorités espagnoles pour accueillir et analyser la situation de ceux qui sur ce bateau pourraient vouloir bénéficier du statut de réfugié", a déclaré le Premier ministre devant l'Assemblée nationale, se disant "heureux" de la décision de l'Espagne d'ouvrir le port de Valence.
Edouard Philippe a en revanche "pointé le non-respect" par l'Italie de ses "obligations", selon lesquelles l'Etat le plus proche d'un bateau en détresse doit le secourir. L'Italie "a choisi de ne pas le faire et donc de méconnaître ses responsabilités", a-t-il relevé, alors que l'Aquarius se trouve au large de la Sicile.
Macron a dénoncé le "cynisme" de l'Italie
Interrogé par le député LaREM Pieyre-Alexandre Anglade, le Premier ministre a estimé que "cet épisode extrêmement cruel et douloureux montre qu'il n'y a pas d'espoir d'une solution nationale à ce problème".
"La réponse ne peut être qu'européenne", a-t-il insisté en affirmant que le "sujet sera évoqué" mardi et mercredi prochains lors du conseil franco-allemand des ministres à Berlin. "A la fin du mois de juin se tiendra un Conseil (européen) durant lequel nous entendons faire des propositions pour permettre d'aboutir à une solution européenne", a poursuivi Edouard Philippe, tout en admettant que "tous les pays européens ne veulent pas de solution collective".
Un peu plus tôt dans la journée, alors que des députés de la majorité dénonçaient le silence de l'exécutif sur ce dossier, Emmanuel Macron a réagi lui aussi, lors du conseil des ministres. Selon le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, le chef de l'Etat a dénoncé le "cynisme" et "l'irresponsabilité" de l'Italie, qui a refusé l'accueil du navire sur ses côtes.