BFMTV
Élysée

Aquarius: des députés LaREM déplorent l'absence de réaction de la France

Hugues Renson, député LaREM de Paris, déplore que le gouvernement français n'ait pas réagi.

Hugues Renson, député LaREM de Paris, déplore que le gouvernement français n'ait pas réagi. - Jacques Demarthon - AFP

629 migrants sont bloqués en mer depuis dimanche alors que les autorités italiennes et maltaises ont refusé d'accueillir le bateau humanitaire qui leur est venu en aide. Si l'Espagne a apporté une solution, en France, des députés du parti présidentiel appellent à une réaction du gouvernement.

Un silence assourdissant. Depuis le début du bras de fer autour de l'accueil l'Aquarius, navire humanitaire transportant 629 migrants bloqué au large des côtés italiennes, ni le président de la République, ni un membre de son gouvernement ne s'est encore prononcé. Interrogé sur la question, le Premier ministre s'est tout juste résolu à botter en touche. Une absence de réaction qui provoque de la gêne dans les rangs de La République en marche.

"L'Espagne a proposé son aide, la France est restée muette, laissant à la dérive le principe d'accueil inconditionnel des migrants. Qu'attendons-nous pour agir?", interroge sur Twitter Sonia Krimi.

"La France aurait peut-être pu réfléchir à accueillir ce bateau"

De nombreux députés LaREM apportent leur voix à celle de leur collègue de la Manche. "L’Italie ne prend pas ses responsabilités, c’est très grave. L’Espagne a décidé de prendre les siennes, je salue le geste du gouvernement espagnol et je salue aussi les prises de positions des élus français qui considèrent que la France aurait peut-être pu réfléchir à accueillir ce bateau et à répondre à cette situation humanitaire exceptionnelle d’urgence, parce que c’est l’honneur de la France", tacle ce mardi Hugues Renson, député de Paris.

"J’aurais aimé que la France soit dans la droite tradition d’accueil qui est la sienne et de réponse aux situations humanitaires d’urgence. Il s’agit aujourd'hui de faire vivre des valeurs", poursuit-il, citant "la tolérance", "l'accueil" et la gestion des situations de "détresse".

Le porte-parole du mouvement La République en marche s'est fendu d'un rappel à l'ordre en estimant qu'"on ne fait pas de politique par tweet". "Je suis porte-parole du mouvement, pas du gouvernement, mais je n'imagine pas que la France ne participe pas à trouver une solution humanitaire pour ce bateau", a précisé Gabriel Attal, interrogé sur Public Sénat, estimant que le silence de la France ne durait que depuis "moins de 24 heures" et fustigeant l'attitude italienne. "Ce que je pense c'est que la position, la ligne du gouvernement italien, est à vomir. C'est inadmissible de faire de la petite politique avec des vies humaines comme ce qui est fait en ce moment."

"La France prend plus que sa part"

Ces différentes réactions en France, et notamment celles émanant des élus du parti présidentiel, interviennent après la proposition de l'Espagne. Lundi, la présidence du gouvernement de Pedro Sanchez a annoncé qu'elle accueillerait les 629 migrants à bord de l'Aquarius, dont des femmes enceintes et des enfants. Dans la soirée, c'étaient les autorités corses qui proposaient leur aide alors que les conditions météorologiques gênaient la navigation vers Valence. "Manque de vivres, mauvaises conditions météo, et port espagnol trop éloigné: face à l'urgence, le conseil exécutif de Corse propose à @SOSMedFrance d'accueillir l'#Aquarius dans un port #corse", a tweeté le président du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni. Une proposition là encore saluée par plusieurs députés LaREM.

"Les Corses savaient pertinemment bien que leur proposition n’allait pas être accepté", nuance Laurent Neumann, éditorialiste politique de BFMTV.

Ce mardi, d'autres ont tenté de défendre la position du gouvernement tout en s'attaquant, là encore, au gouvernement italien et à son ministre de l'Intérieur, Matteo Salvini. Sans prendre toutefois en compte l'aspect de détresse dans la situation des 629 migrants de l'Aquarius. "Si nous apportons des solutions, chacun chez soi, chacun enfermé dans ses frontières, chacun en regardant ses propres intérêts nationaux, nous n'y arriverons pas. La France a pris sa part", estime sur CNEWS Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement. "La France prend plus que sa part", a surenchéri son collègue, Jean-Baptiste Lemoyne, le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères.

J.C.