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Adolescent tué à Nanterre: Darmanin évoque des "images extrêmement choquantes" et "appelle au calme"

Le ministre de l'Intérieur a pris la parole ce mercredi après la mort, la veille, d'un adolescent de 17 ans, tué par un policier au cours d'un contrôle routier à Nanterre. Il a évoqué des "images extrêmement choquantes" et lancé un "appel au calme".

"La justice doit être faite". Au lendemain de la mort de Nahel, un adolescent de 17 ans tué à Nanterre par le tir d'un policier au cours d'un contrôle routier, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a évoqué ce mercredi des "images extrêmement choquantes" tout en lançant un "appel au calme" après les tensions qui ont eu lieu dans plusieurs villes de France, dont Nanterre, cette nuit.

"J’appelle au calme, j’appelle à la vérité de l’enquête judiciaire", a déclaré le ministre au cours d'une prise de parole à la préfecture de police, à Paris.

Le policier sera suspendu si des charges sont retenues

Deux enquêtes ont été ouvertes par le parquet de Nanterre et confiées à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) après la mort de Nahel mardi. Le policier qui a ouvert le feu a été placé en garde à vue en lien avec l'une de ces enquêtes, ouverte pour homicide volontaire. Le parquet de Nanterre a indiqué ce mercredi à BFMTV que la garde à vue du policier avait été prolongée. La mesure doit prendre fin jeudi matin, vers 9 heures.

Gérald Darmanin a annoncé qu'il prendrait, à l'encontre de ce policier, "les décisions administratives de suspension si des charges étaient retenues dans les heures qui viennent, à la fin de sa garde à vue".

"En aucun cas, un geste que l’on a vu, si l’enquête devait confirmer les vidéos que nous avons vues, ne se justifie", a-t-il fait valoir.

Après la prise de parole du ministre, Abdelmadjid Benamara, l'un des avocats de la famille de Nahel, a estimé sur BFMTV que les propos du ministre étaient "mesurés" mais "pas satisfaisants".

"Il aurait pu condamner (...) les faits qui ont été commis", a-t-il regretté.

Gérald Darmanin a par ailleurs affirmé que les deux policiers qui sont intervenus sur le contrôle routier à l'issue sont "expérimentés" et "n'avaient pas de difficultés dans leur dossier administratif". Les deux hommes ont "entre 38 et 40 ans" et sont rattachés à la Direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC), où ils officient en tant que motards, a indiqué le ministre de l'Intérieur.

Darmanin condamne "les violences urbaines"

La diffusion sur les réseaux sociaux de la vidéo de l'intervention, qui est venu contredire la version des forces de l'ordre évoquant une voiture qui aurait foncé sur le policier, a provoqué l'indignation de milliers d'internautes et de personnalités.

Dans la nuit de mardi à mercredi, de épisodes de tensions et de violences ont eu lieu à Nanterre et dans plusieurs autres villes de France. Le ministre de l'Intérieur a annoncé 31 interpellations et 24 policiers blessés dans toute la France, principalement dans le département des Hauts-de-Seine, à la suite de ces événements, ainsi que l'incendie d'une mairie dans le quartier du Val Fourré, à Mantes-la-Jolie.

"Je veux condamner les violences urbaines", a indiqué Gérald Darmanin lors de sa prise de parole.

Il précise que 1200 forces de l'ordre ont été déployés mardi soir et que 2000 le seront ce mercredi soir en Île-de-France. La CRS 8, une unité de police spécialisée dans les violences urbaines, a été déployée à Nanterre dans la nuit de mardi à mercredi.

Glenn Gillet