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Politique

Gérald Darmanin juge qu'une victoire de Marine Le Pen à l'élection présidentielle en 2027 "est assez probable"

Dans un entretien accordé à nos confrères de "La Voix du Nord", le ministre de l'Intérieur estime qu'une victoire de la députée du Rassemblement national en 2027 est "assez probable".

Gérald Darmanin estime dans un entretien donné jeudi à La Voix du Nord qu'une victoire de Marine Le Pen à l'élection présidentielle de 2027 est "assez probable" si la majorité "laisse filer une majorité des classes populaires et moyennes" chez la leader du RN.

"Le fait est que dans cinq ans, une victoire de Madame Le Pen est assez probable. Face à cela, il ne nous faudra qu'une ou un candidat. Et que nous ne nous fondions pas seulement sur les gagnants de la mondialisation et les élus des centres-villes, car ça ne fait pas 51% des voix", juge le ministre de l'Intérieur, qui organise sa rentrée politique dimanche à Tourcoing (Nord) sur le thème des "classes populaires".

"Si on laisse filer une majorité des classes populaires et moyennes chez Marine Le Pen, les cadres sup ne nous emmèneront pas au second tour", insiste le ministre de l'Intérieur.

"J'ai quelques idées sur ce qu'attendent les classes populaires"

"Dimanche, je dirai que la question sociale est essentielle. C'est ça qui ferait élire Marine Le Pen en 2027, pas la question migratoire. En 2007, rappelons-nous, Nicolas Sarkozy n'est pas élu sur l'identité nationale, mais sur la question du travail. Il faut donc que nous nous y attaquions", martèle Gérald Darmanin.

"J'ai quelques idées sur ce qu'attendent les classes populaires: un retour de l'autorité à l'école et dans la rue, davantage de fermeté de la justice et des forces de l'ordre. Les gens réclament aussi de pouvoir vivre du fruit de leur travail", expose le ministre.

L'ex-dirigeant des Républicains (LR), rallié à Emmanuel Macron dès 2017, "plaide par exemple pour le décalage de la baisse des impôts de production des entreprises", et souhaite qu'"une partie" d'entre elles fasse des "efforts" sur les salaires.

"Parfois frustré" de ne pouvoir exposer son "avis politique"

Interrogé sur le récent remaniement, Gérald Darmanin assure qu'il a "toujours pensé que le président de la République ne changerait pas de gouvernement. C'était beaucoup trop tôt. On en change quand on a des difficultés au Parlement ou qu'on perd une élection".

Mais il se dit "parfois frustré" de ne pouvoir exposer son "avis politique". "Je l'ai dit au président, il faut laisser les sensibilités s'exprimer. Je n'ai pas la même que Bruno Le Maire, ça ne m'empêche pas d'apprécier d'être au gouvernement avec lui".

"J'ai obtenu du président que je puisse davantage exprimer ma sensibilité dimanche", assure Gérald Darmanin, dont l'offensive politique accélère le calendrier au sein de la majorité alors qu'en 2027, Emmanuel Macron ne pourra pas se représenter.

A.G avec AFP