Un ancien du NPA devient le communicant du FN à Paris
Les sondages qui placent Marine Le Pen en tête du premier tour de la présidentielle en 2017 sont une "tendance", a insisté jeudi la présidente du Front national. Autre tendance qui fait fureur au FN, l'arrivée dans les effectifs de politiques connus préalablement pour leurs engagements sous d'autres bannières. Des prises de guerre en somme. La dernière en date du parti fondé par Jean-Marie Le Pen s'appelle Aurélien Legrand.
Trentenaire, cet ancien militant d'extrême gauche, au Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA d'Olivier Besancenot) jusqu'en 2010 et ancien candidat de la LCR, est depuis le mois de septembre la plume en charge de la communication du FN à Paris et se dit aussi sur twitter "Responsable des actions catégorielles de la Fédération". "On retrouve dans les deux partis la défense des sans-voix, des petits, des sans-grades, de ceux auxquels personne ne s’intéresse et que le système broie", explique-t-il à Libération, disant regretter le conservatisme et le sectarisme du NPA. Le parti, qui sur fond de victoire de Syriza en Grèce, tient son congrès annuel ce week-end, minimise d'ailleurs son importance au sein de la structure, voire assure ne pas le connaître.
"Ou bien c’était un espion bolchevique ou bien il était sincère. J’ai donc décidé de lui faire confiance", s'amuse de son côté le patron du FN parisien, et avocat du parti, Wallerand de Saint-Just.
Le précédent Engelmann, l'exemple Chenu (ex-UMP)
Pour autant ce n'est pas la première fois que des militants du NPA s'en vont poursuivre leur engagement politique du côté du FN. Ainsi, rappelle Libération, le maire d'Hayange Fabien Engelmann, connu notamment pour avoir repeint sans vergogne une fontaine donnée par un artiste à sa ville, est aussi passé par le NPA en son temps. Dans un autre registre, le médiatique vice-président du Front national Florian Philippot a fait ses classes chez Jean-Pierre Chevènement.
Plus récemment, Sébastien Chenu, ancien secrétaire national de l'UMP et l'un des fondateurs de Gaylib, mouvement de défense des droits des homosexuels longtemps associé à l'UMP, a annoncé jeudi qu'il rejoignait le Rassemblement bleu marine (RBM), le Front national des élections locales. Il sera d'ailleurs candidat dès le mois de mars prochain sous ses nouvelles couleurs, dans le canton de Beauvais Sud (Oise) à l'occasion des départementales.