BFMTV
Rassemblement national

Terrorisme: pour Le Pen, "ce ne sont pas les renseignements qui sont "en faillite" mais "les politiques"

Marine Le Pen à l'Assemblée nationale le 17 octobre 2023

Marine Le Pen à l'Assemblée nationale le 17 octobre 2023 - Miguel MEDINA / AFP

Revenant sur l'attentat terroriste perpétré à Bruxelles ce lundi, trois jours après l'attaque au couteau dans un lycée d'Arras, la leader du RN pointe du doigt le rôle des "politiques".

"Ce ne sont pas les services (de renseignement) qui sont en faillite, ce sont les politiques". La leader du RN Marine Le Pen dresse ce constat sur France 2 ce mardi, au lendemain de l'attentat terroriste perpétré à Bruxelles par un homme qui a tué deux personnes avec une arme à feu.

"Fermeté absolument totale"

Le principal suspect est un Tunisien de 45 ans en situation irrégulière en Belgique. La cheffe des députés du parti d'extrême droite accuse les responsables politiques de ne pas mettre en œuvre des expulsions qui auraient dû l'être "depuis des années et des années", selon elle.

"Donnez-moi une seule bonne raison pour que nous conservions sur notre sol ces bombes humaines?", questionne la triple candidate à la présidentielle, cherchant à illustrer une supposée évidence des failles politiques. Dans ce contexte, elle rappelle sa "fermeté absolument totale":

"Il faut que toute personne étrangère, qu'elle soit (en situation) régulière ou irrégulière soit expulsée de notre territoire, lorsqu'elle fraye avec le fondamentalisme islamiste."

L'attentat terroriste en Belgique intervient seulement trois jours après celui perpétré en France, dans un lycée d'Arras, qui a abouti à la mort de l'enseignant Dominique Bernard.

Depuis, le RN plaide pour la démission de Gérald Darmanin et pointe, à travers lui, les "failles" de l'exécutif, pour mieux les distinguer de sa politique. Le ministre cherche en retour à démontrer sa fermeté et a annoncé "l'expulsion systématique de tout étranger (...) considéré comme dangereux par les services de renseignement".

"Le problème, ce ne sont pas les lois", mais "les hommes"

En ce sens, il défend son projet de loi immigration, qui doit être examiné par le Sénat à partir du 6 novembre ; puis, à l'Assemblée nationale, où Yaël Braun-Pivet, présidente de l'institution, espère un vote définitif "avant la fin de l'année" - ce qui ressemble à un vœu pieu.

"Quand la loi sera votée, je pourrai appliquer avec les policiers, l'expulsion de tout étranger délinquant", a promis le patron de la place Beauvau sur RTL. Son texte vise notamment à "réduire le champ des protections" contre les décisions portant obligation de quitter le territoire français (OQTF).

"Le problème, ce ne sont pas les lois, ce sont les hommes", répond Marine Le Pen sur France 2.

Accusant Gérald Darmanin d'être dans "la justification de son impuissance totale, plutôt que dans le règlement des problèmes", la députée du Pas-de-Calais tance également un projet qui va "créer une nouvelle filière de l'immigration". Une référence à la création d'un titre de séjour pour les métiers en tensions, soit la mesure qui concentre aussi les critiques de la droite, mais permet au gouvernement de convaincre l'aile gauche de sa majorité relative.

Cette loi, "je ne vais pas la voter", prévient déjà Marine Le Pen. Impossible pour le parti d'extrême droite, où la sécurité et l'immigration sont des thèmes prédominants, d'accorder le moindre point au gouvernement dans cette séquence.

Baptiste Farge