Prises d'otages: Le Pen tweete un appel au calme et à voter pour sa fille

Le président d'honneur du Front national a surfé sur l'actualité dramatique de ce vendredi pour se fendre d'un tweet mal venu pour les internautes. Le FN reste exclu de la marche républicaine organisée dimanche à Paris.

Deux jours après l'attentat contre Charlie Hebdo et alors que deux prises d'otages étaient en cours vendredi, Jean-Marie Le Pen a tweeté une photo de sa fille Marine Le Pen avec un message en anglais dessus appelant à "rester calme" et à voter pour elle. Sur cette photo en noir et blanc, Marine Le Pen, léger sourire, croise les bras, flanquée d'une phrase en blanc: "Keep calm and vote Le Pen", c'est-à-dire "Restez calme et votez Le Pen", sans aucun autre commentaire dans le tweet de la part du cofondateur du Front national.

Accusé de récupération par certains sur Twitter, Jean-Marie Le Pen a répondu au Huffington Post: "Qu'est-ce que c'est que cette histoire de récupération politique? On ne peut pas appeler à voter quand on veut? Est-ce que je dois m'habiller en noir? Je déplore la disparition de douze Français. Mais je ne suis pas Charlie du tout, je suis Charlie Martel si vous voyez ce que je veux dire!"

Ce mot d'ordre a été diffusé sur les réseaux sociaux par des mouvements d'extrême droite islamophobes comme Génération identitaire, Résistance républicaine, Riposte Laïque mais aussi par quelques membres du FN comme Julien Rochedy, membre du comité central du parti et ancien patron du Front national de la jeunesse. 

La formule "Keep calm and..." est un "meme", c'est-à-dire une phrase largement déclinée sur le réseau social avec différentes photos et messages. En quelques instants, la photo a été largement rediffusée et commentée sur le réseau social.

L'eurodéputé a tweeté près de 250 fois depuis l'ouverture de son compte il y a un peu plus d'un an.

Polémique autour de l'exclusion du FN de la marche républicaine

Jeudi, Marine Le Pen s'était retrouvé au coeur d'une polémique au sujet de la marche républicaine organisée dimanche entre République et Nation à Paris. En effet, le Front national n'a pas été associé à l'événement malgré les appels à l'unité nationale. "Le PS a aujourd'hui les deux pieds en dehors de la République", avait déclaré jeudi sur BFMTV Marine Le Pen, pour qui "il n'y a plus d'union nationale, elle a disparu de leur fait". Elle juge ainsi que le PS a montré "une fois de plus son caractère sectaire".

"Vient qui veut et qui se sent concerné" à la marche républicaine de dimanche, avait tenté de désamorcer le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, jeudi soir sur BFMTV. "Les partis républicains viennent d'adopter (...) un texte pour une marche républicaine. Vient qui veut et qui se sent concerné. Point à la ligne", a-t-il dit, en soulignant qu'il s'agira d'une "manifestation d'unité nationale, une manifestation digne, respectueuse".

S.A. avec AFP