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Rassemblement national

Marion Maréchal-Le Pen veut-elle arrêter la politique?

Marion Maréchal-Le Pen à l'Assemblée nationale, le 12 novembre 2014.

Marion Maréchal-Le Pen à l'Assemblée nationale, le 12 novembre 2014. - ERIC FEFERBERG / AFP

D'après le Canard enchaîné, la députée frontiste du Vaucluse envisage de ne pas se représenter aux législatives de juin prochain et songe même à se retirer de la politique. "Ce n'est pas du tout l"impression que j'ai eue", conteste un proche qui l'a vue récemment, contacté par BFMTV.com.

Marion Maréchal-Le Pen songerait à se reconvertir. C'est en tout cas ce qu'affirme le Canard enchaîné dans son édition de mercredi. D'après l'hebdomadaire, la députée FN de la 3e circonscription du Vaucluse envisage de ne pas se représenter aux législatives du mois de juin, et en aurait informé ses proches: 

Parmi eux: "Arnaud Stephan, son directeur de la communication, Damien Rieu, qui pilote ses interventions sur les réseaux sociaux, Romain Lopez, son assistant à l’Assemblée, ainsi que Rémy Rayé, son assistant en circonscription. Son directeur de cabinet, Pierre Nicolas, parti il y a quelques semaines déjà, n’a pas été remplacé", précise le Canard

La nièce de Marine Le Pen voudrait en outre quitter la présidence du groupe FN au conseil régional de PACA et mettre un terme à son mandat au conseil régional. En clair, elle voudrait arrêter la politique et passerait même des entretiens d'embauche. Et d'après le journal satirique, cette décision serait motivée par ses désaccords avec le parti: ceux, politiques et personnels, avec le numéro 2, Florian Philippot. Mais aussi ceux, récurrents, avec Marine Le Pen, sur des points précis du programme.

Arrivée en politique sur le souhait de Jean-Marie Le Pen

Il y a quelques mois, Marion Maréchal-Le Pen avait dit vouloir limiter le recours à l'avortement et plaidé pour son déremboursement, avant d'être recadrée par la présidente du FN, qui a affirmé ne pas vouloir toucher à la loi Veil. Plus récemment, elle a défendu une remise en cause des régimes spéciaux de retraite, "extrêmement chers" et non justifiés selon elle, avant d'être une nouvelle fois contredite par sa tante.

Dans une interview à Femme actuelle, celle-ci la jugeait "raide" et "inexpérimentée". "C'est dégueulasse", aurait réagi sa cadette en coulisses. "Je fais le job", aurait ajouté la députée du Vaucluse, entrée à 22 ans dans la politique sans l'avoir vraiment voulu. Sa première candidature aux législatives répondait à un souhait de Jean-Marie Le Pen. 

"C'est faux"

Contacté par BFMTV.com un élu FN assure, catégorique, qu'elle n'a pas l'intention de décrocher.

"Je l'ai appelée la veille de la publication du Canard, elle m'a tout de suite dit que c'était faux, que je pouvais démentir". "Je l'ai vue il y a une dizaine de jours, elle ne m'a pas du tout donné l'impression décrite dans le Canard", poursuit cette source, alors que le journal parlait du "vague à l'âme" de l'élue. 

"C'est quelqu'un d'assez carré pour ne pas dire 'j'arrête' à quelques semaines de la présidentielle", estime ce proche, qui reconnaît cependant qu'"elle s'est posé la question" en 2015.

"Elle voulait se prouver qu'elle pourrait avoir une carrière professionnelle pour elle-même, montrer qu'elle n'était pas seulement la petite-fille de Jean-Marie Le Pen et la nièce de Marine Le Pen. On avait été plusieurs à intervenir, à la rassurer." 

Pour Collard, elle sera candidate en juin

En interne, Marion Maréchal-Le Pen, très appréciée, peut en effet compter sur de nombreux soutiens. Y compris parmi les adhérents, qui avaient été une majorité à la solliciter lors du Congrès du parti, en 2014, où elle était arrivée en tête. Mais aussi parmi les élus locaux, dont beaucoup lui avaient publiquement manifesté leur soutien sur les réseaux sociaux après que Florian Philippot l'avait qualifiée de "seule et isolée". "On ne définit pas la ligne du FN seul sur BFMTV", avait répondu Marion Maréchal-Le Pen au numéro 2 du parti.

Rares sont les membres du parti qui démentent l'opposition entre eux deux, en revanche les tensions avec Marine Le Pen sont souvent minimisées. Sur RTL mercredi, Gilbert Collard, qui siège à l'Assemblée aux côtés de Marion Maréchal-Le Pen, a affirmé qu'il n'y avait "pas de tension politique" entre les deux femmes, insistant aussi sur le fait que la nièce de Marine Le Pen serait bien candidate aux législatives.

Sur Twitter, la principale intéressée a répondu aux informations du Canard, pour réaffirmer son soutien à sa tante. Concernant les législatives, elle a semblé démentir sans citer l'information en question, puisqu'elle a déclaré vouloir choisir son suppléant après la présidentielle. 

"Car l'élection de Marine peut nous apporter beaucoup d'opportunités", écrit celle qui défend au sein du parti des alliances avec la droite. 

Charlie Vandekerkhove