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Rassemblement national

Marine Le Pen: "J'ai le sentiment d'un immense gâchis, Florian Philippot va perdre son énergie"

Au lendemain du départ de Florian Philippot, la présidente du Front national était l'invitée de BFMTV et RMC, ce vendredi matin.

Invitée ce vendredi matin de BFMTV et RMC, Marine Le Pen a réagi au départ de Florian Philippot du Front national, annoncé jeudi par l'intéressé. "On est toujours malheureux quand quelqu'un qu'on apprécie, avec qui on a mené des combats, part. Ce n'est pas une source de réjouissance", a ainsi fait valoir la présidente du FN, précisant n'avoir pas eu son désormais ex-vice-président au téléphone, "même avant sa démission". "J'ai souhaité lui parler et il n'a pas souhaité le faire", a-t-elle dit. 

"Le Front national, on peut y entrer, on peut aussi en sortir"

Et l'ancienne candidate à l'élection présidentielle de regretter "la manière dont cela se déroule". "Les ruptures, en politique comme dans la vie, cela fait partie, hélas, d'une existence. Mais c'est la manière dont cela se passe", a-t-elle expliqué.

"Le fait de jouer la stratégie de la tension pendant des semaines, jusqu'à rendre sa vice-présidence à la communication impossible à conserver, et m'obliger en quelque sorte à lui retirer la communication pour pouvoir se servir de ça pour démissionner, ce n'est pas à la hauteur", a développé Marine Le Pen. Avant d'ajouter: "Le Front national, ce n'est pas une secte, on peut y entrer, on peut aussi en sortir, ce n'est pas dramatique".

"Florian Philippot n'a pas d'espace politique"

Interrogée sur ses regrets quant à ce départ, Marine Le Pen a répondu: "Ce que je peux ressentir moi n'a somme toute peu d'importance. J'ai le sentiment d'un gâchis parce que je sais que Florian va perdre son énergie. Je sais très bien qu'il n'a pas d'espace politique, pour une raison simple: nous pensons la même chose, nous défendons la même chose, quelque part nous avons la même sensibilité".

"C'est pour ça que lorsqu'il dit aujourd'hui que son départ va entraîner un changement de ligne, je dis à tous ceux qui nous écoutent: c'est faux", a estimé Marine Le Pen. Si elle est réélue présidente du FN lors du prochain congrès en mars, à Lille, "cette ligne que je porte depuis 2002 continuera à être portée", a-t-elle garanti.

"Accuser le FN de choisir une ligne qui est une régression, c'est faux, déloyal et diffamatoire"

Au séminaire FN des 21 et 22 juillet, Florian Philippot a "dit 'il y a un changement de ligne', mais on a fait un communiqué que tout le monde a voté, y compris lui, il ne peut pas dire que nous abandonnons la souveraineté", s'est-elle offusquée. Et de poursuivre: "J'ai envie de dire à Florian: 'tu peux partir (...), mais accuser le FN de choisir une ligne qui est une régression (...), c'est non seulement faux, déloyal et diffamatoire'".

Marine Le Pen a enfin reconnu avoir à de nombreuses reprises défendu Florian Philippot, ce qui a pu, dit-elle, exaspérer certains dirigeants du parti. "Je l'ai défendu, et cela rend la manière dont il part assez déloyale à mon égard", a-t-elle estimé. 

Adrienne Sigel