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Rassemblement national

Florian Philippot quitte le parti, crise ouverte au FN

Rétrogradé mercredi soir au rang de vice-président du FN sans attribution, Florian Philippot quitte le parti.

Florian Philippot annonce jeudi matin qu'il quitte le Front national. Sa décision fait suite à la crise interne qui couvait depuis des mois, et notamment depuis la défaite de Marine Le Pen à la présidentielle et aux législatives: après cet échec en mai dernier, le vice-président du FN chargé de la stratégie et de la communication avait créé son association, Les Patriotes.

Une initiative mal perçue au sein du parti, au point que Marine Le Pen a demandé à son numéro 2 de "choisir" entre les deux organisations. Refus de l'intéressé, qui y a vu un "prétexte" masquant "un problème de fond". Après des joutes par médias interposés, Florian Philippot s'est vu retirer sa délégation mercredi soir, devenant un "simple" vice-président sans mission. Son départ n'était plus qu'une question d'heures. Désormais, il va devoir quitter le groupe des élus FN au Parlement européen pour retrouver celui des non-inscrits.

Sur LCP et Franceinfo, Marine Le Pen affirme qu'elle "respecte" la décision de Florian Philippot, mais dénonce également une stratégie de "victimisation".

Sophie Montel démissionne elle aussi

Avec lui, il entraîne son directeur de cabinet, Joffrey Bollée, mais aussi Sophie Montel. L'eurodéputée FN, proche de Florian Philippot et en conflit ouvert avec Marine Le Pen, annonce sur Twitter sa démission du parti. Frank de Lapersonne, vice-président et cofondateur des Patriotes, quitte à son tour le parti, selon l'AFP.

Philippe Murer, conseiller économique de Marine Le Pen, s'en va lui aussi. Il l'annonce dans un message sur Twitter.

"Le FN s'en remettra"

"Je regrette le départ de Florian parce qu'il apportait beaucoup au parti", réagit Wallerand de Saint-Just, trésorier du FN. "Il n'y avait pas de problème idéologique au FN, c'était une question d'organisation. Maintenant on comprend que Florian a fait cela pour partir, ça n'est pas très glorieux".

Pour Nicolas Bay, secrétaire général du FN, Florian Philippot part car il "refuse le débat", et notamment celui qui doit se tenir au prochain congrès du parti. "Il avait peur du résultat du vote", estime-t-il sur France info. "Le FN se remettra de son départ".

"Florian a été poussé vers la sortie, il subit des critiques en interne depuis des mois", rétorque Sophie Montel. "Oui il y a un changement de ligne, on voit des anciens mégrétistes revenir dans le parti, qui ne sont pas du tout sur la ligne de la dédiabolisation."

Louis Aliot salue le départ d'un "extrémiste sectaire"

La réaction de Louis Aliot, vice-président du FN et compagnon de Marine Le Pen, en dit long sur les tensions qui régnaient au sein du parti. "Le FN va enfin connaître l'apaisement face à un extrémiste sectaire, arrogant et vaniteux qui tentait de museler notre liberté de débattre", écrit Louis Aliot.

Puis il se fend d'un dernier tweet assassin.

Le maire de Béziers Robert Ménard ne cache pas non plus sa satisfaction. Mais dans son tweet, il s'adresse aussi à Marine Le Pen: "maintenant il ne s'agit pas de faire du Florian Philippot sans Philippot", écrit-il.