BFMTV
Rassemblement national

Le FN engage son "travail de fond" à La Baule

-

- - -

Le parti de Marine Le Pen a 18 mois pour engager "un travail de fond" en vue des municipales 2014.

Privé d'élection mobilisatrice, et donc moins exposé médiatiquement, le Front national réunit ce week-end son université d'été à La Baule, dans un contexte de crise qui lui est favorable et avec des thèmes potentiellement porteurs comme le traité européen et les tensions dans le monde musulman.

Passées la performance présidentielle (17,9%) et des législatives moins brillantes (13,6%), Marine Le Pen veut justement profiter des 18 mois qui viennent pour engager "un travail de fond" jusqu'aux municipales de mars 2014.

Les municipales en ligne de mire

Les nouveaux chantiers portent sur l'implantation locale, la formation des cadres, dont le FN manque toujours, et l'insertion dans la société civile, qui fait également défaut.

"Les municipales seront un enjeu fondamental pour notre avenir", explique Marine Le Pen, alors que le FN ne dispose d'aucune mairie et d'à peine soixante conseillers municipaux. Avec deux députés seulement, le parti d'extrême droite peine aussi à exister à l'Assemblée nationale.

Pour autant, Marine Le Pen, qui se montre résolument optimiste, pense aussi que "c'est dans les années sans élection qu'on enregistre les plus grands bonds dans l'opinion".

"Les événements parlent pour nous", se réjouit de son côté le député Gilbert Collard, en pointant "la manifestation de salafistes en plein Paris" samedi et les tensions dans le monde musulman après la diffusion du film islamophobe "L'innocence des musulmans".

"Débats de diversion"

Sa différence, le FN veut aussi la faire entendre sur le traité européen, qui prévoit d'instituer la fameuse "règle d'or" d'équilibre budgétaire, synonyme d'"hyper-austérité" pour Marine Le Pen.

En concurrence avec le Front de gauche sur ce sujet, la présidente du FN, qui prône la fin de l'euro, se veut "leader de la position eurosceptique" et veut croire que "cette affaire du traité ne s'arrêtera pas le jour du vote" en octobre.

Réquisitoire

Pour son discours dimanche à La Baule, la présidente du parti d'extrême droite veut dresser son premier grand réquisitoire du gouvernement Hollande.

"Sur tous les grands sujets, il y a très peu de différence avec le quinquennat précédent. Conscient de cela, le gouvernement lance des débats de diversion", juge-t-elle, en citant le mariage homosexuel et le droit de vote des étrangers, des sujets sur lesquels elle ne devrait pas manquer de s'exprimer.

Jean-Marie Le Pen donnera pour sa part une "conférence" axée sur la "géopolitique" pour animer ces journées, où il a l'intention d'évoquer "l'aggravation de la situation économique et sociale du monde, le phénomène islamique et l'immigration".