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Rassemblement national

Le FN en séminaire cherche la voie de la refondation du parti

Le Front national se réunit en séminaire vendredi et samedi pour fixer les grandes orientations du parti.

Le Front national se réunit en séminaire vendredi et samedi pour fixer les grandes orientations du parti. - Lionel Bonaventure - AFP

Le parti d'extrême droite réunit ses cadres vendredi et samedi pour un séminaire destiné à faire le bilan des élections et à réfléchir à l'avenir, sur fond de profondes divisions internes.

Après des semaines d'annonce, il est l'heure, pour le Front national, de passer à l'action. Le parti d'extrême droite réunit ses cadres vendredi et samedi dans ses locaux de Nanterre, pour un séminaire qui doit notamment permettre de tirer le bilan d'une longue et laborieuse campagne présidentielle. Cette réunion à huis clos, en amont de laquelle plusieurs groupes de travail thématiques ont été définis en interne, devrait avoir deux mots d'ordre: refondation et ouverture. 

"Nous allons faire le bilan des élections. Qu'est-ce qui a fonctionné, qui n'a pas fonctionné", a affirmé Marine Le Pen sur France 2 ce jeudi.

"Nous sommes dans la recherche, évidemment de l'efficacité, en permanence. Mais toutes ces questions-là, pour la très grande partie d'entre elles, vont être posées aux adhérents", a-t-elle ajouté, en évoquant "la grande consultation" qui doit avoir lieu "probablement en septembre". 

S'ouvrir à la droite hors les murs

"Nous devons organiser le mouvement pour pouvoir accueillir au-delà du FN ceux qui veulent mener le combat pour la France", a-t-elle poursuivi. Un travail d'ouverture souhaité notamment par Florian Philippot, le vice-président du parti. 

"Il faut qu'on continue de travailler avec Nicolas Dupont-Aignan", a-t-il affirmé jeudi dans Le Parisien. "Je suis aussi pour aller voir des gens dont on a du mal à savoir aujourd'hui où ils se situent", a-t-il ajouté, en pensant "par exemple à Laurent Wauquiez", le numéro deux de LR et président de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

"Je serais heureux de pouvoir discuter avec lui, de prendre un café. Il faut qu'on se voie, au moins pour parler", a dit Florian Philippot, ajoutant qu"'avec Henri Guaino (ex-conseiller de Nicolas Sarkozy, NDLR), on devrait également pouvoir parler".

Le nom et l'identité du parti en question

Le vice-président du FN a souhaité que ne soit pas remise en cause la ligne politique du parti, critiquée par certains en interne. Cette ligne, qui est "celle de Marine Le Pen, consiste à être capable de parler à tous les Français, sur tous les sujets, en sortant du discours naturel du Front national sur l'immigration et l'insécurité", a-t-il affirmé.

Selon lui, "partir d'un résultat décevant pour tout casser, après cinq ans ou six ans de travail, et pour revenir vingt ans en arrière, serait contre-productif, même catastrophique. En tout cas, cela nous mènerait dans le mur", a-t-il mis en garde.

Outre la question de la sortie de l'euro, défendue par Florian Philippot, le nom et l'identité du parti devraient être mis sur la table, autour d'une réflexion sur la "marque Front national" dans son ensemble. Le cas de Jean-Marie Le Pen devrait également être évoqué, puisque la suppression de la fonction de président d'honneur, dans laquelle il a été conforté par la justice, est à l'étude, comme l'expliquait un membre de l'entourage de Marine Le Pen dans Le Parisien mercredi. 

Charlie Vandekerkhove avec AFP