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Rassemblement national

Le FN déploie ses "campus bleu Marine" en vue des municipales 2014

La présidente du Front national Marine Le Pen, ici en visite à Marseille

La présidente du Front national Marine Le Pen, ici en visite à Marseille - -

Le Front national forme ses candidats aux municipales 2014. Objectif : structurer le parti et apparaître le plus professionnel possible. La conquête du pouvoir passe par l'ancrage local qui lui fait défaut depuis 1995.

C'est un chantier d'importance majeure pour le Front national, que sa présidente Marine Le Pen souhaite transformer en "machine de guerre" pour les municipales 2014. Car pour celle qui a déjà l'élection présidentielle 2017 en ligne de mire, la conquête du pouvoir passe par l'ancrage local, qui lui fait pour l'instant cruellement défaut. Le FN mise donc beaucoup sur ces prochaines municipales.

"Notre objectif, c'est faire des Hénin-Beaumont partout en France", fanfaronne Florian Philippot, évoquant le score historique du parti d'extrême droite lors des précédentes municipales dans cette ville du Pas-de-Calais, et que le FN "gagnera en 2014". Le vice-président du parti à raison d'y croire : lors de la dernière présidentielle, au cours de laquelle 6,5 millions de Français se sont déplacés aux urnes pour Marine Le Pen, 77 communes de plus de 4.000 habitants ont voté à plus de 40% pour le Front national, et parmi elles, 17 à plus de 50%. De quoi rendre crédibles les prévisions de la présidente du Front national lorsqu'elle promet une "vague bleu Marine" aux municipales 2014 : "nous aurons des maires en 2014, et des centaines et des centaines de conseillers municipaux".

Combien de maires FN en 2014 ?

Encore faut-il confirmer. "Quel intérêt de faire 17 % à la présidentielle si on est incapable de faire élire des maires", pestait un militant, déjà inquiet au lendemain du résultat des législatives, moins brillants pour son parti. Marine Le Pen, elle, en est convaincue : en mai 2014, le climat social favorisera un vote protestataire à l'égard de la politique du gouvernement. Elle est également persuadée que l'UMP est trop divisé et n'a plus la crédibilité suffisante pour endiguer la série de défaites politiques qu'il a subi ces derniers mois. Suffisant pour gagner ?

Pour mettre toutes ses chances de son côté, le Front national a déployé à l'automne un dispositif servant à mieux former ses candidats en vue des échéances électorales. Objectif : structurer le parti apparaître plus professionnels qu'aux cantonales de 2011, où, manque de représentants oblige, de nombreux candidats paraissaient inexpérimentés.

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Alors que les candidats FN commencent déjà à se déclarer - Louis Aliot à Perpignan, Bruno Gollnisch à Hyères, Wallerand de Saint-Just à Paris -, le parti organise chaque semaine dans certaines permanences ces "Campus", sorte d'académies d'apprentissage express où doivent transiter d'ici juin "600 têtes de liste ou colistiers FN", selon le vice-président en charge de la formation Louis Aliot, cité par Le Parisien. On y apprend à manier les éléments de langage, la stratégie du Front national, mais aussi à constituer une liste, ou à répondre à la presse locale, au court d'un stage de quelques heures, sanctionné par ailleurs d'un diplôme… de maire ?

Tristan Berteloot