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Rassemblement national

"Il n'y a pas pire ennemi": Sophie Binet s'agace du vote RN des travailleurs

Dans une interview à Ouest-France, la secrétaire générale de la CGT s'agace du vote à l'extrême droite des travailleurs. Elle dénonce les fausses promesses du Rassemblement national.

Sous Sophie Binet, la CGT ne change pas de ligne, ni d'ennemis. Dans une interview à Ouest-France, la secrétaire générale du syndicat se positionne clairement contre le vote à l'extrême droite chez les travailleurs. En 2022, 68% des ouvriers ont donné un bulletin à Marine Le Pen.

"L'extrême droite est une imposture sociale. La preuve, c’est qu’à chaque fois que le Parlement se prononce sur des propositions de loi d’augmentation des salaires, elle n’a pas voté pour", dénonce Sophie Binet auprès du quotidien.

La syndicaliste pointe du doigt la position du RN sur la question très litigieuse des retraites. Si le parti a marqué son opposition à la réforme voulue par le gouvernement et participé aux motions de censure, il ne s'agirait que d'une façade:

"Le RN dit soutenir la retraite à 60 ans, mais ne fait aucune proposition pour la financer, ce qui reviendrait à accentuer les difficultés de la Sécurité sociale".
Que change l'accord entre syndicats et patronat sur les retraites complémentaires ?
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Un parti qui "divise" les travailleurs

Pour la successeure de Philippe Martinez, l'extrême droite est le "pire ennemi" du monde du travail qui "divise les travailleurs entre eux" à plusieurs niveaux. Une séparation par exemple "entre les étrangers et les Français". Mais aussi une division entre les hommes et les femmes, et avec les personnes queer.

"Une partie de l’extrême droite est sexiste et homophobe", souligne Sophie Binet.

Toujours dans un entretien à Ouest-France, la syndicaliste plaide également pour une hausse des salaires, et du Smic, "face à l'explosion des prix alimentaires et de l'énergie". "Le salaire minimum ne permet pas de vivre", déplore-t-elle. Des salaires qu'elle appelle à augmenter en piochant dans les profits des entreprises.

Tom Kerkour