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"On n'a pas de revanche à prendre sur le gouvernement": Sophie Binet réclame à nouveau un référendum sur les retraites

Quelques jours après l'entrée en vigueur de la réforme des retraites, la secrétaire générale de la CGT souhaite poursuivre la contestation du texte tout en portant d'autres revendications, à commencer par la hausse des salaires.

Sophie Binet n'oublie pas la longue mobilisation contre la réforme des retraites. Alors que le texte vient tout juste d'entrer en vigueur, la secrétaire générale de la CGT s'est alignée sur les récentes déclarations de son homologue de la CFDT Marylise Léon qui déclarait mardi dernier au Monde ne pas avoir de revanche à prendre sur le gouvernement. "On n'a pas de revanche à prendre sur le gouvernement mais pour tourner la page de cette réforme des retraites catastrophiques, il faut organiser un référendum sur les retraites", a-t-elle insisté sur le plateau de France 2.

"Le sujet sur lequel les Français veulent voter, ce n'est pas les institutions ni l'immigration mais la réforme des retraites."

Elle a ainsi rappelé que des négociations allaient débuter à partir de demain dans le cadre de l'Agirc-Arrco "qui compte pour 20 à 50% du montant de la pension de retraite des salariés du privé". "De la même manière, nous nous battons pour obtenir l'ouverture dans toutes les branches et toutes les entreprises de négociations sur les départs anticipés pour pénibilité et les aménagements de fin de carrière pour les seniors", a-t-elle ajouté.

Nouvelle charge pour indexer les salaires sur les prix

Au sujet de la convention sociale sur les salaires souhaitée par Emmanuel Macron, a leadeuse syndicale s'est félicitée "que le gouvernement et le président de la République aient découvert le mot 'salaire' pendant l'état car c'était le mot tabou jusque-là", une mise à l'agenda issue de la mobilisation contre la réforme des retraites selon elle. Sophie Binet s'interroge néanmoins sur le format et le contenu qui seront retenus.

"La question est qu'est ce qu'on fait sur ces branches qui ont des minimas inférieurs au SMIC?, a-t-elle souligné. La CGT a une solution toute simple, c'est d'indexer les salaires sur les prix, ce qui les ferait mécaniquement disparaître."

L'occasion pour la secrétaire générale cégétiste de citer de nouveau en exemple les cas belges et luxembourgeois où "le taux de chômage est plus faible qu'en France, la croissance plus élevée et le pouvoir d'achat maintenu" alors que les salaires sont indexés sur les prix. "Aujourd'hui, on observe une boucle prix-profits avec des entreprises qui augmentent leurs prix pour maintenir leurs profits et augmenter les dividendes aux actionnaires", a-t-elle déploré.

Timothée Talbi