Guerre en Ukraine: Tanguy accuse Macron d'être "en campagne" contre le RN

Le député du Rassemblement national (RN) estime que les récents propos du président de la République sur l'envoi de troupes en Ukraine ou son appel à "ne pas être lâche" face à la Russie, visent en réalité à "déstabiliser le débat politique" en plein coup d'envoi de la campagne des élections européennes.

Des "déclarations martiales" et des mots "déraisonnables": Jean-Philippe Tanguy, député du Rassemblement national, dénonce vertement les dernières prises de position d'Emmanuel Macron sur la guerre en Ukraine ce mercredi 6 mars sur BFMTV-RMC.

"Où veut-il emmener la France et l'Otan?", questionne l'élu d'extrême droite au lendemain d'un déplacement du chef de l'État en République Tchèque, durant lequel ce dernier a appelé les alliés de l'Ukraine à "ne pas être lâches" face à une Russie "devenue inarrêtable", une semaine après ses propos controversés sur la possibilité d'envoyer des troupes occidentales dans ce pays en guerre. Lesquels ont été "remis en cause pas l'ensemble de nos alliés", tacle encore Jean-Philippe Tanguy.

"Querelles politiciennes"

En réalité, "monsieur Macron fait campagne", estime le parlementaire de la Somme, à presque trois mois des élections européennes. Et de tacler: "La parole du président de la République n'est plus dans l'intérêt de tous les Français, de nos alliés européens et au sein de l'Otan, cette parole n'est pas pour l'intérêt même de l'Ukraine, elle est pour des querelles politiciennes."

Pour appuyer son propos, Jean-Philippe Tanguy cible également Gabriel Attal qui a "attaqu[é] d'une manière absolument outrancière Marine Le Pen et l'ensemble des élus du Rassemblement national", d'après lui.

Depuis l'Assemblée nationale, le Premier ministre a tancé la leader du parti à la flamme mardi 27 février, après une question de cette dernière sur l'envoi de troupes:

"Il y a lieu de se demander si les troupes de Vladimir Poutine ne sont pas déjà dans notre pays. Je parle de vous et de vos troupes Madame Le Pen", a notamment déclaré le chef du gouvernement.

Une façon de mettre en lumière les ambiguïtés du RN, dont le candidat aux élections européennes, Jordan Bardella, est largement favori du scrutin.

Baptiste Farge