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Rassemblement national

FN: l'heure de la punition (ou pas) pour Jean-Marie Le Pen

Le bureau national du FN, en pleine crise, se réunit ce vendredi.

Le bureau national du FN, en pleine crise, se réunit ce vendredi. - Gérard Julien, Iroz Gaizka - AFP

Plus d'une semaine après le début de la guerre intestine entre Jean-Marie Le Pen et sa fille Marine, le Front national se réunit ce vendredi en bureau politique. L'occasion d'investir la tête de liste pour l'élection régional en Paca, mais aussi d'évoquer les éventuelles sanctions à prendre contre le président d'honneur du FN. Un avant-goût du 27 avril, en somme.

C'était censé être un rendez-vous sous très haute-tension pour la formation d'extrême-droite, ébranlée par la guerre intestine entre Marine Le Pen et son père, Jean-Marie. Le Bureau politique du Front national (FN), qui se réunit ce vendredi, n'aura au final pas la lourde tâche de décider si, oui ou non, le fondateur et président du parti mènera la lutte pour conquérir la présidence de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur (Paca).

Plongé dans la tourmente après ses propos polémiques prononcés sur nôtre antenne et dans les colonnes du magazine Rivarol, Jean-Marie Le Pen a finalement décidé en début de semaine de ne pas se présenter aux élections régionales en Paca. Il en reste que cette journée de vendredi s'apprête à être riche pour le FN. Et ce n'est que le début. Explications.

Marion-Maréchal Le Pen ou Bruno Gollnisch?

Tout d'abord, c'est bien ce vendredi que va être désigné celle ou celui qui sera la tête de liste pour le scrutin de décembre prochain en région Paca. La jeune députée frontiste, Marion-Maréchal Le Pen, ainsi que l'ancien vice-président exécutif du FN, Bruno Gollnisch, sont officiellement candidats à l'investiture.

A ce titre, Jean-Marie Le Pen a une nouvelle fois fait part d'une certaine ambiguïté. S'estimant être "le meilleur candidat pour le Front national", il a tout d'abord affiché dans les colonnes du Figaro Magazine ses faveurs pour sa petite-fille, "une candidate très performante", "la plus populaire et la plus connue". Dans un même temps toutefois, il a expliqué sur notre antenne que Bruno Gollnisch serait "peut-être le plus qualifié". 

Véritable "conseil d'administration" du Front national, le bureau politique, qui devra trancher ce vendredi est composé de 44 personnes, dont les neuf membres du bureau exécutif du parti. Président d'honneur du FN depuis 2011, Jean-Marie Le Pen aura également son mot à dire.

Sanctions, ou pas sanctions?

A la suite des nombreux récents dérapages de celui que d'aucuns surnomment le "Menhir", plusieurs voix au sein même du Front national se sont élevées pour que Jean-Marie Le Pen soit sanctionné, voire suspendu de sa propre famille politique. Le député du Rassemblement Bleu Marine Gilbert Collard, qui a annoncé son intention de s'encarter au FN, a par exemple déclaré qu'il serait "ravi" si "Jean-Marie Le Pen" n'était plus président d'honneur du Front national.

Très prudent officiellement depuis le début de cette nouvelle polémique, Florian Philippot se serait montré plus incisif dans les coulisses du parti auprès de Marine Le Pen. Ainsi, le Canard Enchaîné, dans sa dernière édition en date, croit savoir que le vice-président du FN aurait menacé de démissionner si Jean-Marie Le Pen n'était pas sanctionné.

Un avant-goût du 27 avril

D'éventuelles sanctions, il en sera question ce vendredi. Pour se défendre, Jean-Marie Le Pen exposera son point de vue "tête haute et mains propres" devant les 43 autres membres du bureau politique. Mais quoi qu'il sera dit ce vendredi, il ne s'agira que d'une première étape pour le président d'honneur du Front national: il est en effet convoqué devant le bureau exécutif du FN le 27 avril.

Sorte de gouvernement resserré du parti, le bureau exécutif peut "en cas de faute grave" et "sur proposition de son président et à la majorité suspendre provisoirement ou même exclure un de ses membres".

Jé. M.