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Rassemblement national

FN: Aliot et Ménard critiquent la ligne Philippot

Robert Ménard a accusé la "ligne Philippot" d'avoir plombé les résultats du FN à la présidentielle et aux législatives.

Robert Ménard a accusé la "ligne Philippot" d'avoir plombé les résultats du FN à la présidentielle et aux législatives. - Pascal Guyot - AFP

Le maire de Béziers estime que Florian Philippot "tient des propos économiques sans queue ni tête" et que le parti a payé le prix de ces "mauvaises analyses".

Pour Robert Ménard, les mauvais résultats du FN à la présidentielle et aux législatives s'expliquent par une seule chose: la ligne incarnée par Florian Philippot. Dans un entretien au Figaro publié mardi, le maire de Béziers élu avec le soutien du Front national n'y va pas de main morte pour critiquer l'action menée par le vice-président du parti, en particulier autour de la sortie de l'euro. 

"Quand on tient des propos économiques sans queue ni tête, que l'on se place aussi loin des préoccupations du monde de l'entreprise et des salariés, artisans et commerçants, on paye évidemment le prix de ses mauvaises analyses", explique-t-il.

"On ne peut pas gagner sans alliances"

"Il faudra trancher définitivement le débat sur la sortie de l'euro et la ligne économique. Pour tourner la page", ajoute Robert Ménard, qui estime que l'objectif, pour le parti d'extrême droite, est désormais de "sauver les meubles". Le maire de Béziers estime aussi que les derniers résultats électoraux sont "un sacré avertissement".

"On ne peut pas gagner sans alliances! Il faut absolument trouver les moyens de les construire et rompre la chape de plomb pesant sur ce courant de la vie politique", avance-t-il, alors que l'alliance passée entre le parti de Marine Le Pen et celui de Nicolas Dupont-Aignan a tourné court. 

Les relations entre Marine Le Pen et Florian Philippot, tendues par les débats internes sur la sortie de l'euro, ne sont pas au beau fixe depuis la présidentielle. Pour autant, la réaction de la présidente du FN ne s'est pas fait attendre. 

"Robert Ménard n'appartient pas au FN, il devrait s'occuper de son mouvement 'Oz ta droite' et laisser les dirigeants du FN s'occuper du FN", a lâché Marine Le Pen lors d'une conférence de presse à Soissons, dans l'Aisne.

"Monsieur Ménard n'est pas au Front national"

Au printemps 2016, Robert Ménard avait lancé ce mouvement pour promouvoir "l'union des droites". Le chantier de la refondation du FN "s'ouvrira après les élections législatives", a annoncé Marine Le Pen, alors qu'un congrès crucial pour l'avenir du parti doit se tenir fin 2017 ou début 2018. Florian Philippot lui-même a aussi répondu au maire de Béziers, sur France 2.

"Monsieur Ménard n’est pas au Front national, premièrement. Le FN a explosé ses scores de manière historique, comme jamais. Alors ceux qui veulent qu’on revienne vingt ans ou vingt-cinq ans en arrière, qu’on se concentre sur une ou deux questions, c’est très bien, on retournera aux scores d’il y a vingt ou vingt-cinq ans", a-t-il déclaré.

Des "critiques inutiles" pour Louis Aliot

Pourtant, le FN a recueilli moins de voix dimanche qu'il y a 20 ans. Au premier tour des législatives, il a obtenu 13,2 % des voix, contre 14,95 % en 1997. Depuis l'annonce des résultats, plusieurs cadres du parti n'ont pas caché leur déception, certains évoquant même le poids de la question de l'euro, comme Louis Aliot. "Tout a joué, mais c'est vrai que la problématique de l'Europe et de l'euro, il faudra retravailler pour l'avenir", a estimé l'eurodéputé sur TF1 lundi soir. 

"Je ne suis pas dans une logique de combat interne ou de division mais de rassemblement de travail sur ces questions difficiles. Ménard, en pleines législatives, se permet des critiques inutiles", a-t-il cependant réagi ce mardi. 

Charlie Vandekerkhove avec AFP