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Rassemblement national

Déclaration de politique générale: à l'inverse des Insoumis, le RN ne déposera pas de motion de censure

Sur BFMTV-RMC, Sébastien Chenu a en revanche déclaré que les députés RN ne voteront pas la confiance mercredi 6 juillet lors de la session extraordinaire de l'Assemblée.

"Ça ne sert à rien..." estime le vice-président RN de l'Assemblée nationale, Sébastien Chenu. Ce dernier a annoncé ce vendredi matin sur BFMTV-RMC que son parti ne déposera pas de motion de censure à l'issue de la déclaration de politique générale d'Élisabeth Borne.

Initialement prévue mardi 5 juillet, la session extraordinaire qui va réunir les députés autour du discours d'Élisabeth Borne a été décalé au mercredi 6. Les Insoumis ont d'ores et déjà déclaré qu'ils utiliseront l'article 49 de la Constitution pour appuyer leur désaccord face au gouvernement.

Si c'est pour que la Première ministre "soit remplacée par le même profil", "ça ne servira à rien", constate le député du Nord qui préfère "l'opposition constructive", d'après une expression martelée par le parti qui cherche à lisser son image.

Il invite en revanche Matignon à solliciter la confiance des députés - question encore en suspend au gouvernement -, que le RN "ne votera pas", a également annoncé le député du Nord.

"Madame Borne est tombée dans un trou"

Pas question pour autant pour le parti, accusé de faire les yeux doux à la majorité, de se montrer trop gentil envers le gouvernement.

Sur notre antenne, Sébastien Chenu - qui quelques jours plus tôt a retiré sa candidature à la présidence de l'Assemblée - a souligné le "flottement" de l'action de l'État. "Il ne se passe rien", s'exclame-t-il, avant de s'en prendre à la Première ministre:

"Madame Borne a l’impression d’être tombée dans un trou depuis qu’elle a été élue. On est dans un brouillard épais comme le smog londonien. Élisabeth Borne n’imprime pas. À force d’être dans le 'en même temps', Macron n’est plus nulle part", cingle-t-il.

Malgré certaines attaques nourries, le parti de Marine Le Pen maintient une attitude peu habituelle: défense des institutions à tout prix, opposition "ferme mais constructive", droite "gaulliste" et "nationale"... Le lexique de la formation politique d'extrême droite a évolué depuis l'entrée très encadrée de ses 89 députés. Pour se démarquer entre autre de l'"extrême gauche ultra radicale", expression employée pour désigner LFI. Même au niveau du choix des sièges de l'hémicycle, les lepénistes ont demandé à ne pas être placés tout à droite. Une proposition qui leur a été refusée.

"On leur a rappelé que malgré tout il y a quelque chose qui s'appelle la science politique et que les politologues la classent à l'extrême droite", a indiqué un député à nos collègues de l'AFP.

En voulant la jouer constructif, le RN casse les digues et place la majorité en recherche d'alliés dans une position de plus en plus délicate.

Hortense de Montalivet