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Béziers: quand Robert Ménard agace le FN

Robert Ménard estime qu'il n'a pas de "lien particulier" avec le FN.

Robert Ménard estime qu'il n'a pas de "lien particulier" avec le FN. - -

L'ancien journaliste refuse d'être assimilé au Front national, alors même que le parti avait soutenu sa candidature à la mairie de Béziers. Une situation qui énerve Louis Aliot, le vice-président du parti présidé par Marine Le Pen.

Y aurait-il des tensions entre le FN et Robert Ménard, élu maire de Béziers en mars dernier? L'ancien président de Reporters sans frontières, soutenu lors de sa campagne par le Front national, a toujours affirmé qu'il n'en était pas membre. Sa victoire n'est pas celle du parti présidé par Marine Le Pen, a-t-il répété à de nombreuses reprises. Mais sa prise de distance commence à agacer les dirigeants frontistes et notamment Louis Aliot, le vice-président du parti.

"Il dit qu’il n’est pas du FN, mais on voudrait bien savoir ce qu’il est réellement", a ainsi critiqué Marie-Christine Arnautu, vice-présidente du FN chargée des affaires sociales. "C'est vrai qu'il y a peut-être une certaine contradiction en disant 'je ne suis pas Front national', comme s'il avait en face de lui un épouvantail, tout en prenant à son cabinet des gens qui sont beaucoup plus, beaucoup plus radicaux que ne le sera jamais le Front national", a surenchérit mercredi Louis Aliot, au micro de France Culture, selon Europe 1.

Des accusations qui concernent le directeur de cabinet du nouveau maire de Béziers, André-Yves Beck, et son chef de cabinet, Christophe Pacotte. Le premier a, selon Mediapart, été membre des mouvements d'extrême droite Troisième voie et Nouvelle Résistance. Le second avait intégré en 2012 le bureau directeur du Bloc identitaire.

Il ne sera pas au meeting de Marine Le Pen

Par ailleurs, alors même que se tiendra ce vendredi dans sa ville un meeting avec Marine Le Pen et Louis Aliot, Robert Ménard ne sera pas présent dans la salle. "Je ne participe à aucun meeting politique", s'est défendu mercredi le maire sur le plateau du Grand Journal de Canal Plus.

"Je suis le maire de tous les Biterrois", a-t-il affirmé en rappelant que les "trois quarts" des personnes figurant sur sa liste n'étaient pas encartés. Robert Ménard a aussi tenu à affirmer que quatre partis l'ont soutenus durant sa campagne électorale (FN, Debout la République, le Rassemblement pour la France et le Mouvement pour la France). "Je n'ai pas de lien particulier [avec le FN]", a-t-il ajouté.

Il a gagné "grâce au poids" du FN

Le maire de Béziers ne semble cependant pas vouloir rentrer dans la polémique: "Si Marine Le Pen me demande d'être reçue à la municipalité, je le ferai avec plaisir", a assuré sur Canal Plus Robert Ménard. Joint par BFMTV, Louis Aliot estime que "la polémique est close". France Jamet, la présidente du groupe des élus FN de la région Languedoc-Rousillon, tente elle aussi de couper court. "Il n'y a pas de soucis", estime celle qui est aussi membre du bureau politique du FN.

Joint par BFMTV.com, Robert Ménard s'est décrit comme "un maire indépendant libre de ce qu'il dit". Le maire de Béziers a assuré qu'il avait eu Louis Aliot au téléphone ce vendredi matin. "Nous avons mis fin à la polémique", explique l'ancien journaliste. Il reconnaît cependant que son étiquette de maire soutenu par le FN mais qui n'appartient pas à ce parti ni au Rassemblement Bleu Marine rend les choses "de temps en temps plus compliqué[es]". "La seul chose qui m'intéresse, c'est ma ville", conclut Robert Ménard, qui ajoute être "largement d'accord avec l'analyse du FN".

Maxence Kagni