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Fillon ne veut pas céder aux intimidations: "Je ne m'appelle pas François Hollande"

François Fillon a été consacré candidat du parti "Les Républicains" qui avait réuni son Conseil national, ce samedi. Il a promis de maintenir son programme malgré les controverses qu'il suscite.

François Fillon a été officiellement investi ce samedi à Paris candidat de la droite, promettant de "ne céder à aucune intimidation" venue de la gauche ou de son propre camp. 

François Fillon ne va pas changer son programme parce que certains "ont des vapeurs"

Il intervenait au sein du Conseil national de son parti, Les Républicains, réuni à la salle de la Mutualité en présence de plus de 2.500 personnes, selon les organisateurs. Devant les principaux élus de sa formation politique, il a écarté l'idée de modifier son programme, jugé trop libéral à gauche comme par certaines personnalités de son camps et a lancé: "Je ne vais pas changer ce que je crois et ce que je veux en fonction des vapeurs des uns et des injonctions du microcosme. Il y a deux mois, je n'étais pas son candidat favori. Je n'ai pas l'intention de le devenir", a prévenu François Fillon, qui prône "la révolution de bon sens". 

"Ce projet, je vais l'expliquer, je vais le préciser, l'enrichir de vos meilleures idées, mais pas de zigzags, pas de camomille. Je m'appelle François Fillon, pas François Hollande", a prévenu François Fillon, qui a toutefois déjà dû modifier son projet de réforme de l'assurance maladie, face aux critiques.

Le candidat ne rétablira pas la défiscalisation des heures supplémentaires

Le député de Paris a déclenché les applaudissements de l'assistance en réaffirmant avec force qu'il n'abrogerait pas la loi sur l'interdiction du cumul des mandats, malgré la bronca d'élus de sa propre famille politique, tels Laurent Wauquiez, Christian Jacob ou Jean-François Copé (absent). "Comment nos concitoyens pourraient-ils comprendre que nous nous occupions de nous-mêmes au lieu de nous occuper d'eux?", a-t-il demandé.

"Ce serait un bien mauvais début de mandat, pour moi comme pour tous les parlementaires de notre majorité".

S'il est élu en mai prochain, il ne rétablira pas non plus la défiscalisation des heures supplémentaires, réclamée par des membres de son camp, l'une des mesures phares du quinquennat de Nicolas Sarkozy, dont il fut le seul Premier ministre.

L'ex-chef du gouvernement attend de la discipline de la part de son camp

Enfin, il a sévèrement tancé ceux qui, dans son mouvement, s'inquiètent de la tournure très libérale de sa vision économique: "Il m'arrive d'entendre certains à droite utiliser les mêmes mots que la gauche... Que ma victoire ait pu décevoir certains je puis le concevoir, mais j'attends de mon parti de la responsabilité et de la discipline", a-t-il déclaré. Il répondait peut-être à Laurent Wauquiez, le vice-président du parti, qui peu auparavant lui avait dit depuis la tribune qu'il n'avait "pas besoin de clones", mais de soutiens aux "convictions fortes". 

Enfin, François Fillon a également promis d'oeuvrer pour la parité parce qu'il ne veut "pas d'un parti misogyne", alors que seules 36% de femmes ont été investies pour les prochaines législatives, en progression toutefois de onze points par rapport à 2012.

R.V. avec AFP