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"Figure du siècle", "homme de passion": les hommages se multiplient après la mort de Robert Badinter

L'ancien ministre de la Justice Robert Badinter est mort à l'âge de 95 ans. Il s'est notamment illustré en combattant pour l'abolition de la peine de mort en France en 1981.

Pluie d'hommages. Après l'annonce ce vendredi 9 février de la mort de l'ancien ministre de la Justice Robert Badinter à l'âge de 95 ans, la classe politique salue un homme qui a fait de l'abolition de la peine de mort en France en 1981 un de ses grands combats.

Ancien ministre de la Justice entre 1981 et 1986, il a combattu pour la fin de la peine de la peine capitale dont il a soutenu l'abolition devant le Parlement en 1981.

"Une figure du siècle" pour Macron

Le président Emmanuel Macron a rendu hommage sur X (anciennement Twitter) à "une figure du siècle, une conscience républicaine, l'esprit français".

Il salue un ancien avocat qu'il reconnaît comme "l'homme de l'abolition de la peine de mort" et qui n'a jamais cessé "de plaider pour les Lumières".

Le Premier ministre Gabriel Attal salue de son côté la mémoire d'un homme politique qui "aura consacré chaque seconde de sa vie à se battre pour ce qui était juste, à se battre pour les libertés fondamentales".

"L'abolition de la peine de mort sera à jamais son legs pour la France", estime-t-il.

Un "garde des Sceaux visionnaire"

L'actuel ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti se souvient d'un "garde des Sceaux visionnaire" et qui "laisse un vide incommensurable".

La ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités Catherine Vautrin salue de son côté un "grand défenseur de la vie". "La France pleure une figure immense. À travers sa mémoire, poursuivons ses combats pour les droits et pour la vie", appelle-t-elle.

La ministre de la Culture Rachida Dati salue pour sa part "son ardeur, la force de sa conviction, sa soif inébranlable de justice".

Le président du Conseil constitutionnel et ancien Premier ministre Laurent Fabius salue un "juste entre les justes", dont le père a été assassiné par les nazis pendant la Seconde guerre mondiale parce que juif.

L'ancien ministre de la Culture Jack Lang, qui a fait partie du gouvernement avec lui sous la présidence de François Mitterrand, salue sur BFMTV ce vendredi un homme politique qui "incarnait la lutte contre la peine de mort" qu'il a défendue avec "force", "intelligence" et "émotion".

Il rappelle par ailleurs que Rober Badinter a également œuvré pour la dépénalisation de l'homosexualité. "Il était toujours le premier pour soutenir la liberté", estime Jack Lang.

"Robert Badinter est un autre mot pour écrire le nom liberté", clame l'ancien ministre de la Culture.

Un avocat avec un "supplément d'âme"

L'avocat Alain Jakubowicz réagit ce vendredi sur BFMTV, assurant que "le Barreau est orphelin" après l'annonce de la mort de l'ancien garde des Sceaux et ex-avocat.

"Il appartient à cette catégorie d'avocat qui a un supplément d'âme", soutient-il.

Le bâtonnier de Paris Pierre Hoffman évoque un "avocat exemplaire combatif". "Il restera pour les avocats et notre pays l’exemple de la droiture et de la justesse", dit-il.

Le journaliste politique Alain Duhamel, également proche de Robert Badinter, salue sur BFMTV un "homme de passion" et "un grand intellectuel". Il salue en particulier son combat pour l'abolition de la peine de mort dont il a été "l'instigateur et le réalisateur".

"C'était une mission dont il se sentait le dépositaire", assure Alain Duhamel, se rappelant avec émotion le discours qu'il a prononcé pour son abolition, "sans doute l'un des plus beaux discours de la Ve République", selon lui.

Ses talents d'orateur salués

Le leader de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a salué pour la part la "force de conviction sans pareille" de Robert Badinter, un être "tout simplement lumineux".

"C'était un orateur qui faisait vivre ses mots comme des poésies. Il raisonnait en parlant et sa force de conviction était alors sans pareille", salue-t-il sur X.

Toujours du côté de La France insoumise, Mathilde Panot, patronne des députés LFI, rend "hommage à Robert Badinter qui a fait sortir le pays de l'obscurité avec l'abolition de la peine de mort".

Toujours à gauche, le secrétaire national du Parti communiste français Fabien Roussel évoque un homme qui "semblait être ce roc insubmersible au service de la défense des valeurs de notre République." "Notre pays perd un de ses grands hommes", déplore-t-il.

"L'idée même de justice"

"Robert Badinter était plus que l’abolitionniste qui mit fin à la peine de mort. Il incarnait l’idée même de justice", assure pour sa part le premier secrétaire du parti socialiste Olivier Faure. "Sa droiture morale, et sa détermination donnaient toute sa force à l’idéal humaniste", dit-il.

L'ancien candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon salue de son côté un "grand homme".

À droite, le président des Républicains Éric Ciotti exprime sa "profonde tristesse" après la mort de Robert Badinter qu'il qualifie de "figure emblématique de la justice et défenseur infatigable des droits de l'homme".

Le président de la Commission des lois et député Renaissance Sacha Houlié salue de son côté Robert Badinter qui "par son seul nom était une idée, une pensée, un combat, une loi", assure-t-il sur X.

Juliette Desmonceaux