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Extrême gauche

Mélenchon: avec "les communistes, le problème est réglé"

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Les échanges glaciaux entre Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent du week-end ont fait éclater au grand jour les désaccords de fond entre le Parti de gauche et les communistes, sur la stratégie à adopter pour les municipales.

Rentrée difficile pour le Front de gauche. Petites phrases et grosses tensions entre le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon et le Parti communiste de Pierre Laurent ont émaillé le week-end. D'après Le Monde, les divisions ont été affichées ouvertement lors des "estivales" de la coalition de gauche, qui précise que les deux hommes ne se sont "pas vus en tête-à-tête" ce week-end, et "à peine se sont-ils serré la main".

Ces échanges houleux sont révélateurs de la discorde de fond qui les oppose quant au comportement à adopter vis-à-vis du PS, à quelques mois des élections municipales. Depuis des mois, le Parti de gauche met la pression aux communistes pour l’autonomie au premier tour, alors que le Parti socialiste appelle à "l’unité".

Clémentine Autain, députée suppléante Front de gauche dans le 93, s’est énervée sur Twitter:

Hanotin candidat aux municpales à StDenis. Pour PS, le rassemblement c'est donc derrière lui. Alors les violons sur l'unité, à d'autres @FDG
— Clémentine Autain (@Clem_Autain) August 26, 2013

"Agressés par les socialistes"

"Nous sommes agressés par les socialistes qui présentent des candidats contre nos maires sortants dans une série de communes extrêmement importantes", a ajouté Jean-Luc Mélenchon mardi matin au micro de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV.

"Dans toutes les villes de plus de 20.000 habitants, il y aura des listes autonomes. Je souhaite que cela soit des listes du Front de gauche" a-t-il martelé.

Ce qui n’arrange pas vraiment Pierre Laurent, qui plaide pour d’éventuelles alliances avec le PS. Il faut dire que l’enjeu est lourd pour le Parti communiste, pour qui les exécutifs locaux sont les derniers bastions: cet hiver, le PCF revendiquait 761 maires communistes et apparentés, dont 28 villes de plus de 30.000 habitants, plus de 8.000 conseillers municipaux et 2.400 maires adjoints.

Apaisement?

Au micro de BFMTV, Jean-Luc Mélenchon, qui assure qu’avec "les communistes, le problème est réglé", a enfoncé le clou.

"Je n’accepte pas l’idée d’après laquelle, les communistes en général seraient pour aller tout de suite avec les socialistes. Cela n’est pas vrai: à Strasbourg, cela n’est pas le cas, ni à Pau, Tarbes, Clermont-Ferrand, Marseille, etc. Et dans un nombre croissant de villes, les communistes ont le choix du Front de gauche. Et ça, c’est la bonne nouvelle."

Et de faire cette "annonce": "il y a déjà au moins une dizaine de villes dans lesquelles les écologistes sont venus nous approcher, nous, au parti de gauche, et le Front de gauche, pour nous proposer de faire des listes en commun."

Caroline Piquet