Jean-Luc Mélenchon "félicite les Russes" pour les frappes en Syrie

Jean-Luc Mélenchon a pris samedi soir, sur le plateau d'On n'est pas couché, la défense de Vladimir Poutine, le président de la Russie. L'occasion pour celui qui est candidat à la présidentielle de 2017 de saluer l'action russe en Syrie et de dénoncer la "propagande" dans cette guerre.

"La première victime d’une guerre, c’est la vérité", a lancé samedi soir Jean-Luc Mélenchon sur le plateau de la machine à buzz On n’est pas couché. Et sa vérité, le cofondateur du Parti de gauche, ne l'avait jamais énoncé aussi clairement au sujet de la Syrie.

L'ancien candidat à la présidentielle de 2012, et qui s'est déjà lancé dans la course à 2017, a contesté les informations selon lesquelles Moscou viserait en priorité les rebelles afin de renforcer son allié Bachar al-Assad et dénoncé la "propagande" venant de tous les camps.

L'eurodéputé a même "félicité" sans détour le président russe Vladimir Poutine pour son action menée conter Daesh. A la journaliste Léa Salamé, qui lui demandait s'il était "pour ce que Vladimir Poutine est en train de faire en Syrie", le membre du Parti de Gauche a répondu sans détour "oui". "Je pense qu'il va régler le problème", a-t-il insisté.

"Ce sont les Russes qui ont coupé les communications qui sortaient le pétrole de Daesh pour faire de la contrebande par la Turquie, ce n'est pas moi qui le dit ce sont les opposants turcs. Et c’est ça qui a été bombardé. Donc je félicite les Russes d'être parvenus à couper cette liaison, si bien que Daesh va être étranglé. Et comme c'est Daesh qui nous a frappés, je souhaite qu'ils soient frappés à mort", a développé Jean-Luc Mélenchon.

"Je suis pour que Daesh soit vaincu, écrabouillé, et que les Kurdes gagnent", a-t-il expliqué. "Je suis pour qu'on revienne à la paix le plus vite possible", a-t-il conclu, appelant à une "coalition militaire internationale (avec la Russie, NDLR) pour battre Daesh".

L'Europe exhorte la Russie à cesser ses bombardements 

Ces déclarations vont à l'opposé de celles de la diplomatie française. Avant de quitter le Quai d'Orsay, Laurent Fabius avait dénoncé une "complicité de la part de la Russie et de l'Iran" dans les horreurs du régime de Bachar al-Assad.

La Russie a promis samedi de continuer à aider Damas à combattre les groupes "terroristes" en Syrie, alors que l'opposition pose comme condition à une trêve l'arrêt des opérations des alliés du régime.

Les Occidentaux, notamment l'Union européenne et les Etats-Unis, tout comme Ankara, qui soutiennent la rébellion syrienne, exhortent de leur côté la Russie à cesser ses bombardements en appui au régime, ceux-ci visant selon eux en premier lieu l'"opposition modérée".

Ce n'est pas la première fois que Jean-Luc Mélenchon défend Vladimir Poutine. Dès mars 2014, il lui donnait ainsi raison à dans sa volonté d’annexer la Crimée. Et en mars 2015, il estime que la "victime politique numéro un" de l'assassinat de l'opposant russes Boris Nemtsov était le président russe.

K. L.