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Extrême gauche

Jean-Luc Mélenchon dénonce les "insultes" et la "brutalité" d'Emmanuel Macron

Jean-Luc Mélenchon le 24 août dernier à Marseille, lors des "Amfis d'été" de la France Insoumise.

Jean-Luc Mélenchon le 24 août dernier à Marseille, lors des "Amfis d'été" de la France Insoumise. - Bertrand Langlois - AFP

Dans une interview à Marianne, le leader de La France Insoumise s'en prend méthodiquement à Emmanuel Macron, dont il se voit en premier opposant.

Jean-Luc Mélenchon n'en démord pas. En attendant son prochain grand rendez-vous le 23 septembre, le leader de La France insoumise, devenu opposant principal à Emmanuel Macron, répond point par point à l'interview du Président dans Le Point. Après quelques phrases choc distillées dans Le Parisien daté de jeudi, il développe ses arguments dans une interview à Marianne parue le même jour. Il y décrit deux visions du pays, deux projets radicalement opposés.

C'est d'abord la méthode du chef de l'Etat qu'il fustige: sur les ordonnances modifiant le Code du travail, Jean-Luc Mélenchon dénonce un "coup de force" et "une méthode faite de brutalité et de réduction du champ démocratique". Emmanuel Macron est décrit comme "une pure créature du système néo-libéral", "un concentré de Blair et Thatcher".

Macron, moderne?

Jean-Luc Mélenchon ne digère pas non plus l'emploi des termes "abrutis, extrémistes et fainéants" du chef de l'Etat - expliqués tardivement par l'Elysée comme une volonté de souligner l'inaction des responsables politiques précédents. "On sent chez Macron, notamment dans son vocabulaire, qu'il est dans une logique assumée de provocation". Plus loin, il développe:

"La violence de son vocabulaire vise à galvaniser son étroite base sociale. C’est une sorte de rappel à l'ordre de la classe dominante qu'il appelle au combat contre le peuple. Ses insultes sont des cris de ralliement!"

Pas question pour le député de Marseille d'admettre la modernité que souhaite incarner Emmanuel Macron.

"Je pense qu'il incarne l'aile avancée de la droite de la fin du vingtième siècle. Il se pare de la 'modernité' mais il n'a pas conscience à quel point il est ressenti comme parlant depuis le passé." Le député insoumis enfonce le clou: "Macron utilise les outils de la modernité, mais il ne comprend pas son époque".

"Je suis devenu le premier de cordée"

Jean-Luc Mélenchon se voit donc logiquement comme le premier opposant au Président.

"Comme sa cote de popularité chute, la débandade menace. Pourquoi? C'est le résultat de notre travail d'opposition. Nous avons réveillé et nourri la capacité de résistance du pays".

Alors que Benoît Hamon rejoindra la manifestation du 23 septembre, Jean-Luc Mélenchon en profite pour tendre la main aux autres formations de gauche. Sa stratégie? "Multiplier les additions ponctuelles: tous ceux avec qui nous pouvons nous accorder sur un point, on agit avec eux" - et de citer pêle-mêle le PS, le Parti communiste ou même le MoDem ou LR, avec qui La France Insoumise a co-signé un amendement. Et d'ajouter: "Pas mal, pour des gens qui sont traités de sectaires!".

Pour lui, les choses sont claires: "Je suis devenu le premier de cordée de la famille". Reste désormais à rassembler ce qu'il reste de la gauche.
A. K.