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Extrême gauche

Avec la grève à la SNCF, le retour d'Olivier Besancenot

Olivier Besancenot lors d'une manifestation le 19 octobre 2017.

Olivier Besancenot lors d'une manifestation le 19 octobre 2017. - Bertrand Guay - AFP

L'ancien leader du NPA avait passé la main à Philippe Poutou. Mais la réforme de la SNCF lui a fait retrouver le chemin de la contestation.

Depuis quelques années, il s'était mis en retrait de la vie médiatique. Lassé de la "personnalisation" de la vie politique française, Olivier Besancenot avait passé le relais à Philippe Poutou, candidat du Nouveau parti anticapitaliste aux deux dernières présidentielles.

Voilà quelques semaines que son visage est revenu sur les écrans. Lorsqu'il s'agit de soutenir la grève des cheminots, Olivier Besancenot, 44 ans, est de nouveau sur tous les plateaux. "J'ai jamais été discret sur le terrain", rétorque-t-il sur BFMTV. "Et politiquement, on a besoin de voix pour dire aux cheminots qu'ils ne sont pas seuls". Sa phrase "On est tous le cheminot de quelqu'un", lancée sur France 2 dans l'émission On n'est pas couché, fait mouche.

"Un lanceur d'alerte"

En coulisses aussi, le militant s'active, rencontre les cheminots et discute avec les différents responsables de la gauche. Dès le début du mois de mars, il prône un "front commun" à gauche et réussi à réunir quelques jours plus tard les dirigeants communiste, écologiste et hamoniste pour initier une alliance, à la veille de la manifestation du 22 mars. Artisan de ce rassemblement, il prend la parole le premier devant la presse. Les autres suivent et ne tarissent pas d'éloges. Pascal Cherki, proche de Benoît Hamon, le qualifie de "lanceur d'alerte".

Deux semaines plus tard, la grève des cheminots est lancée et voilà Olivier Besancenot de nouveau au côté des mêmes dirigeants politiques. La voix posée, les arguments affûtés, il parle "convergence des luttes" et rêve tout haut d'un "mai 2018". Côté politique, il s'agit toujours d'afficher un front commun des gauches. Rendez-vous est donné en Normandie, pour défendre la ligne de TER qui relie Abbeville au Tréport. François Ruffin est là aussi. Le député LFI Eric Coquerel les rejoint.

Mélenchon "salue" son retour

Un signe? Olivier Besancenot appelle depuis des jours Jean-Luc Mélenchon à se joindre à un semblant d'unité des gauches. Le dirigeant de la France insoumise cache à peine son manque d'enthousiasme. Il se contente, sur son blog, d'"appuyer personnellement toutes les initiatives visant à regrouper des forces pour cette bataille", mais n'ira pas plus loin. "Je refuse de faire croire que parce qu'on a signé une déclaration très émouvante sur les cheminots et le service public, cela change quelque chose au rapport de force", lance-t-il le 22 mars sur BFMTV et RMC.

Mais les choses évoluent. Le 2 avril, il salue nommément sur son blog le retour d'Olivier Besancenot, "un signe et une bonne nouvelle": "Sa présence réduit le champ des conciliateurs et soulage notre effort". Jean-Luc Mélenchon serait prêt à laisser plus de place au représentant du NPA? Pas si sûr. Déjà parce que la démarche de rapprochement divise au sein de LFI. Ensuite, parce qu'Olivier Besancenot, bien que très populaire, ne semble pas menacer la stratégie hégémonique de LFI. Un pilier du mouvement dit d'ailleurs de lui une phrase qui en dit long: "Il a la qualité d'être électoralement inexistant".

A. K.