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Extrême droite

"Atypique", "style inédit"... L'extrême droite et la droite saluent la mémoire de Silvio Berlusconi

Le Rassemblement national et le patron des Républicains ont rendu hommage à l'ancien dirigeant italien au parcours très controversé.

Une page d'histoire politique qui se tourne, après plus de 30 ans de vie publique. La mort de l'ancien président du Conseil Silvio Berlusconi à 86 ans a suscité de nombreux hommages à l'extrême droite.

"Personnage atypique, à la vie hors norme et au parcours fulgurant, Silvio Berlusconi a indéniablement marqué la vie politique italienne. À l’Italie en deuil, j’adresse mes condoléances", a écrit Marine Le Pen sur son compte Twitter, deux heures après l'annonce de son décès.

Homme d’affaires et figure centrale de la vie politique italienne, l'ex-dirigeant, qui a été à la tête de l'Italie pendant plus d'une dizaine d'années a marqué le pays par de nombreux scandales et affaires judiciaires.

Ce pilier de la politique rhône-alpine a commencé sa carrière dans les médias et la construction, lui permettant de détenir la plupart des chaînes de télévision italiennes. Sa carrière politique débute au milieu des années 1990 avec la création du parti Forza Italia au lendemain de l’opération "Mains propres" qui visait à mettre un terme à la corruption généralisée qui touchait depuis longtemps le pays.

"Franc-parler et style inédit"

Mais sa fulgurante ascension est rapidement marquée par les scandales, entre corruption, fraude fiscale, subornation de témoins ou encore relations sexuelles tarifées avec des mineures

Si ces affaires ternissent la réputation de l’homme politique italien, elles ne l'ont jamais empêché de faire une carrière marquée par une longévité politique exceptionnelle dans un pays marquée par une très forte instabilité ces dernières années.

"En faisant irruption dans la vie politique italienne, avec son franc-parler et un style inédit, l’ancien Président du Conseil Silvio Berlusconi a marqué toute une époque de son pays", fait savoir de son côté patron du RN Jordan Bardella.

"Monument de la politique et homme d'État"

Même son de cloche du côté de Marion Maréchal (Reconquête) qui salue "un homme qui aura révolutionné le paysage politique italien en laissant notamment en héritage la coalition des droites qui aura permis à ces partis de s’installer au pouvoir".

Considéré un temps comme un modèle pour la droite française dans les années 2000, dans une Europe alors dominée par la gauche, la droite a également rendu hommage au "Cavaliere".

"Véritable monument de la politique en Italie et homme d’État qu’il a servi de toute ses forces, il était un fervent défenseur de l’amitié entre nos deux nations", a écrit sur son compte Twitter Éric Ciotti, président des LR et député de Nice, à quelques encablures de la frontière italienne.

Sa mort "laissera un immense vide au sein de la droite européenne", a abondé le sénateur LR Stéphane Le Rudulier, pour qui "sa lutte contre le communisme et pour propulser l'Italie dans le 21e siècle resteront des acquis qui lui survivront". "Figure politique de 1er plan, entrepreneur, dirigeant sportif et homme de médias, il a servi la relation franco-italienne avec ferveur", a tweeté le chef de file des sénateurs centristes Hervé Marseille (UDI).

Ces hommages appuyés s'inscrivent assez logiquement dans le parcours de l'ancien président du Conseil, l'une des toutes premières figures populistes sur le continent européen.

"Berlusconi était un Trump avant l'heure", a expliqué le journaliste Paolo Levi, correspondant italien de l'agence ANSA sur BFMTV, en mêlant à la fois "l'incarnation à lui seul d'un parti", une importante "mise en scène" de la vie politique et la gestion très "personnelle" du pouvoir.

Emmanuel Macron n'a pour l'instant pas commenté ce décès, pas plus qu'Élisabeth Borne ou ses ministres. Aucune figure de la gauche n'a pour l'instant non plus réagi.

Marie-Pierre Bourgeois avec AFP