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Politique

Européennes: après la défaite, Clémentine Autain remet en cause "la ligne politique" de LFI

Après la défaite de la France insoumise aux européennes, la députée de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain remet en question la stratégie politique du parti de ces deux dernières années.

Au lendemain des élections européennes, où la France Insoumise n'a récolté que 6.3% des voix, les députés insoumis n'ont d'autre choix que de reconnaître une "défaite cinglante". Au sein du parti de gauche, les cadres s'interrogent sur cette déconvenue. Et Clémentine Autain, députée insoumise de Seine-Saint-Denis, n'est pas en reste.

Interviewée par l'Obs ce lundi, Clémentine Autain appelle à "prendre la mesure" des résultats de cette élection. Elle va même jusqu'à remettre en cause les choix stratégiques de Jean-Luc Mélenchon, et n'oublie pas de mentionner "la séquence des perquisitions" qui selon elle "a évidemment pesé".

"Nos électeurs n’ont pas disparu dans la nature mais ils ont été désarçonnés ou mécontents de la proposition politique qu’on leur a faite depuis la présidentielle", appuie la députée LFI. 

De plus en plus "recours au clash"

"Ce qui est en cause, c’est la ligne politique de la France insoumise", reconnaît volontiers Clémentine Autain. Pour elle, "le choix de présenter l’élection comme un référendum anti-Macron n’a pas été porteur, voire s’est retourné contre nous, au profit du RN". Elle regrette aussi que le parti ait eu "de plus en plus" recours "au registre du ressentiment et du clash" et que le mouvement ait "mis l’accent sur le clivage entre le 'eux' et le 'nous '".

"L’état d’esprit polémique et clivant a sans doute pris le dessus sur la mise en avant de notre vision du monde et de nos propositions. Or notre famille politique prospère quand elle s’appuie sur le ressort de l’espérance et non sur celui de la haine", analyse la députée de Seine-Saint-Denis.

Dans cet entretien, Clémentine Autain soutient aussi que "des murs ont été dressés là où il aurait davantage fallu chercher à construire des passerelles", faisant notamment référence au débat sur l’immigration à la rentrée dernière. La députée a enfin tenu à saluer la tête de liste Manon Aubry, dont elle juge que le profil "n'est pas en cause"."Elle a vraiment fait le job", précise-t-elle.

Jeanne Bulant