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Europe Ecologie les verts

"Va faire la soupe": Marine Tondelier et Sandrine Rousseau insultées par des vignerons dans l'Aude

Sandrine Rousseau et Marine Tondelier ont été insultées dans l'Aude le 12 juin 2023

Sandrine Rousseau et Marine Tondelier ont été insultées dans l'Aude le 12 juin 2023 - Capture d'écran Twitter / Marine Tondelier

Les deux femmes politiques écologistes, en déplacement dans l'Aude, ont été prises à partie lundi par un groupe de vignerons en colère, leur barrant le passage et les insultant.

La sécrétaire nationale d'Europe Ecologie Les Verts (EELV), Marine Tondelier, et la députée EELV Sandrine Rousseau, ont été prises à partie lundi par des vignerons en colère dans l'Aude, a-t-on appris mardi auprès des intéressées.

Sur des vidéos publiées sur leurs comptes Twitter et comme l'a confirmé à l'AFP Sandrine Rousseau, les deux représentantes écologistes ont dû faire face à des vignerons qui voulaient les empêcher d'accéder à un domaine viticole où elles devaient rencontrer dans la soirée de lundi des militants locaux.

"Très tendu"

Alors que l'accès routier au domaine était entravé par des tracteurs, les deux femmes ont voulu le rejoindre à pied et ont été insultées par certains des vignerons présents.

"Va faire la soupe salope, grosse salope", peut-on par exemple clairement entendre sur l'un des extraits diffusé par les deux figures d'EELV.

"Discuter ok (ce que nous avons fait d'ailleurs). Les insultes, les entraves et les intimidations par contre, non", a tweeté Marine Tondelier tandis que sa collègue députée s'indignait d'être insultée par un viticulteur "alors que nous étions dans une proposition d'échanges".

"C'était très tendu, ils avaient mis des affiches la veille au soir avec marqué: non à une agriculture déconstruite. Ils avaient annoncé qu'ils feraient barrage, donc ça a été tendu dès notre arrivée", a expliqué à l'AFP Sandrine Rousseau, jointe par téléphone, évoquant un groupe de 30 à 50 personnes.

"À un moment donné, on a réussi à discuter avec trois d'entre eux", a-t-elle précisé. "Je me suis engagée à parler d'eux et de leurs problèmes de revenus mais j'ai ajouté: il faut que vous changiez de pratiques et diminuiez les pesticides, et là, c'est parti en vrille", a ajouté la députée.

Protégées par les gendarmes, les deux femmes ont finalement rejoint le domaine viticole où elles devaient en outre passer la nuit, en coupant à travers champs.

Interrogé par l'AFP, le président du Syndicat des vignerons de l'Aude, Frédéric Rouanet, a déclaré: "On ne peut pas cautionner mais je ne peux que comprendre" cette action qui, a-t-il précisé, a été "menée hors syndicat".

"Cela exprime une détresse et une colère qu'on ne pourra bientôt plus gérer", a ajouté Frédéric Rouanet, dénonçant les positions des écologistes qu'ils qualifient de "criminelles".

T.P. avec AFP