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Pour Sandrine Rousseau, le RN "s'est blanchi face à son antisémitisme de naissance" ce dimanche

Sandrine Rousseau à l'Assemblée nationale le 11 juillet 2023

Sandrine Rousseau à l'Assemblée nationale le 11 juillet 2023 - Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP

La députée écologiste déplore la présence du parti d'extrême droite dans la marche contre l'antisémitisme qui s'est déroulée à Paris ce dimanche.

"Un moment politique de bascule". La députée écologiste Sandrine Rousseau a jugé ce lundi sur France 2 que "le Rassemblement national s'est blanchi face à son antisémitisme de naissance" la veille, en participant à la marche à Paris visant à lutter contre ce phénomène, en recrudescence en France depuis les attaques du Hamas en Israël le 7 octobre.

Si certaines personnalités politiques, comme Nicolas Sarkozy ou Édouard Philippe, ne voyaient pas de problème à cette présence, Sandrine Rousseau leur a donné un contre-point:

"Je rappelle quand même que parmi les signes distinctifs qui permettent de se reconnaître dans les mouvements d'extrême droite, il y a des tatouages néonazis, des tatouages qui remettent en cause la Shoah ou qui utilisent les signes du nazisme", a souligné l'élue de Paris.

"Ouvrages négationnistes"

Certes, on en "pas vu" ce dimanche, mais "dans le groupe parlementaire du Rassemblement national (...) il y a un député (...) qui a ouvert une librairie qui vendait des ouvrages négationnistes", a encore insisté Sandrine Rousseau. Une référence à Frédéric Boccaletti, député RN du Var.

Ce dernier avait ouvert en 1997 une librairie "baptisée Anthinéa en référence à l’ouvrage Anthinéa, d’Athènes à Florence de l’auteur antisémite Charles Maurras", soulignait Var-Matin, lors de son élection aux législatives de juin 2022. La boutique est spécialisée dans les ouvrages antisémites et négationnistes.

Frédéric Boccaletti est membre du groupe parlementaire "aujourd'hui", a insisté à deux reprises Sandrine Rousseau, comme pour noter que l'antisémitisme n'aurait pas disparu des rangs de la formation d'extrême droite.

"Faute historique majeure"

La semaine dernière, le parti à la flamme a été rappelé à son passé, et plus particulièrement à Jean-Marie Le Pen, Jordan Bardella considérant en amont de la marche que le "menhir" n'était pas antisémite, alors même qu'il a été condamné à plusieurs reprises pour ce motif.

Interpellant les organisateurs de la marche - Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher - EELV avait jugé dans un communiqué qu'il était de leur "devoir", en tant que présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat, "d'affirmer clairement" que la "présence" de l'extrême droite "n'est pas souhaitée". Autrement, il s'agirait d'une "faute historique majeure". Aux côtés du PCF et du PS, le parti mené par Marine Tondelier avait appelé à instaurer un "cordon républicain" face à la présence du RN et de Reconquête.

Ce dimanche, les marches contre l'antisémitisme ont réuni plus de 182.000 personnes en France, dont 105.000 à Paris, selon le ministère de l'Intérieur et de la préfecture de police.

Baptiste Farge