BFMTV
Europe Ecologie les verts

Congrès EELV: urgence pour la paix

EELV se réunit ce week-end en congrès à Caen ce samedi 30 novembre.

EELV se réunit ce week-end en congrès à Caen ce samedi 30 novembre. - -

Quelle ligne directrice, quelle position adopter face au gouvernement et quelle nouvelle direction pour le parti: le congrès d'EELV qui se tient ce week-end à Caen s'annonce riche en rebondissements, malgré une volonté de synthèse et d'union.

Des divergences récurrentes avec les socialiste et le gouvernement au départ précoce de Pascal Durand, en passant par le retrait de Noël Mamère ou de Dominique Voynet, EELV se réunit ce week-end en congrès à Caen au terme d'une année chaotique. Au programme notamment, l'élection d'une nouvelle direction pour le parti écologiste.

Emmanuelle Cosse, une proche de Cécile Duflot, fait office de favorite pour occuper le poste de secrétaire général occupé par Pascal Durand.

Lors du vote des militants, le 16 novembre dernier, la motion "Pour un cap écologiste" est arrivée en tête mais avec moins de 40% (38,29%). Elle était soutenue par la direction sortante, dont les ministres Cécile Duflot et Pascal Canfin, mais aussi les chefs de file d'Europe Ecologie-Les Verts à l'Assemblée nationale et au Sénat.

Le score est modeste au regard des noms des signataires, qui représentent pour une large majorité "la firme", dénoncée par Noël Mamère.

Négociation obligatoire

Dès lors, il fallait "négocier" avec les autres motions: "La motion participative" (LMP) d'Yves Cochet et Alain Lipietz, plus à gauche (20,58%), "Via écologica ! s'ouvrir à la société, partager l'écologie" (17,07%), "Là où vit l'écologie" (LOVE) d'Eva Joly, ancienne candidate à la présidentielle (8,76%), "Avenir écolo" (6,30%), "Déterminé-e-s" (4,14%) et "Objectif Terre" (3,47%).

En quinze jours, aucun accord n'est intervenu, de sorte que les pronostics vont bon train, même si Emmanuelle Cosse, soutenue par Cécile Duflot et tout l'appareil du parti, reste bien placée.

"Le congrès est très ouvert et jusqu'à samedi matin, ça négociera", prévient Yves Cochet. "Le jeu est ouvert", renchérit Christophe Rossignol, de la motion "Via écologica !".

Différent du Conseil des ministres

Les écologistes, qui pour la première fois de leur histoire comptent deux ministres et deux groupes parlementaires, pâtissent, comme membres de la majorité, de la baisse de popularité de François Hollande et du gouvernement.

"La période est difficile et difficile pour tout le monde à gauche", reconnaît d'ailleurs Emmanuelle Cosse. "On est revenu aux Verts pastèque: vert dehors rose dedans", s'agace Sandrine Bélier, signataire de la motion de la direction du parti. La position face au gouvernement est un enjeu majeur pour l'avenir d'EELV.

"Le parti est un bateau ivre", explique Christophe Rossignol, de la motion "Via écologica !". "L'agenda d'EELV n'est pas celui du Conseil des ministres", répète Marie-Pierre Bresson, tête de liste de la motion et adjointe EELV à la maire de Lille Martine Aubry.

L'enjeu des européennes

Critique de la participation au gouvernement, critique de la direction du parti... la motion majoritaire va devoir "faire la synthèse" si elle veut remporter le congrès. Le président des sénateurs EELV, Jean-Vincent Placé, espère faire "une synthèse générale".

"Nous avons entendu le message demandant plus de débat démocratique", glisse-t-il tout en assurant "rester ferme". "On est dans la discussion avec tout le monde. (...) On ne peut pas être dans une logique de division à quatre mois des municipales".

Avec les élections européennes de mai prochain, là même où EELV avait réussi un gros coup en 2009, ces échéances électorales représentent le prochain défi de taille.

S.A. avec AFP