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Politique

En meeting à Paris, Emmanuel Macron s'affranchit de Hollande et vise 2017

Devant ses supporters, Emmanuel Macron a développé ses idées pour 2017. Critique envers Manuel Valls et François Hollande, le ministre de l'Economie n'a toujours pas déclaré officiellement sa candidature à l'élection présidentielle.

Devant "plus de 3.000 personnes" selon l'organisation du mouvement "En marche!", Emmanuel Macron a développé son programme politique et ses idées pour réformer la France. Après plus d'une heure de discours, le ministre de l'Economie n'a toutefois fait aucune annonce concrète pour 2017.

La critique de Valls et Hollande

Face à ses supporters, le ministre de l'Economie a ironisé sur l'inimitié que lui voue Manuel Valls, qui a déclaré sèchement mardi à son propos: "il est temps que tout cela s'arrête". La réponse ne s'est pas faite attendre: "Cette histoire elle dérange, ça arrive. J'en sais quelque chose. Elle dérange l'ordre établi. Le système pensait que nous allions céder et vous montrez que c'est le contraire" a déclaré Emmanuel Macron. 

Sur les idées, le chef du gouvernement, bien que jamais cité, n'a pas été épargné. Emmanuel Macron a ainsi évoqué la laïcité, thème cher à Manuel Valls, et fustigé "la chasse au voile à l'école", contrairement au Premier ministre qui s'était dit en avril favorable à une interdiction du voile à l'université. Et de dénoncer encore "les assignations à résidence en raison des origines", éloignées selon lui de "l'idéal démocratique français". 

François Hollande non plus n'a pas été oublié. Mais le ton s'est fait plus nuancé. "Le président de la République m'a fait confiance et je ne l'en remercierai jamais assez", a lancé le jeune ministre. Il "m'a fait confiance parce qu'il pensait que je pouvais faire quelque chose, (...) parce que j'aime mon pays, que je voulais agir", a-t-il poursuivi. "Je ne veux pas d'une mode qui (...) consisterait à dire du mal du gouvernement ou du président de la République, ce n'est pas ma crémerie!" a-t-il encore assuré. Mais là encore, il a exprimé quelques critiques à peine voilées, en parlant d'un pays "usé des promesses non tenues" et usé "de l'entre chien et loup".

"Jusqu'à la victoire en 2017"

Devant une foule acquise à sa cause, et lors d'un discours sans notes, mais avec prompteur, Emmanuel Macron a ensuite dévoilé ses projets pour le mouvement "En Marche!" qu'il veut "celui de l'espoir". 

"A partir de ce soir, nous devons être ce que nous sommes, c'est-à-dire le mouvement de l'espoir. Ce mouvement, nous le porterons ensemble jusqu'à 2017 et jusqu'à la victoire", a déclaré le ministre.

Toutefois, à aucun moment Emmanuel Macron n'a évoqué directement l'échéance présidentielle de mai 2017. Il a toutefois laissé entendre que ses militants allaient reprendre leurs opérations de porte-à-porte. Il a enfin annoncé que son mouvement politique ne devait d'être "ni de droite ni de gauche" même s'il a réaffirmé que "la gauche" était "[sa] famille". Ce meeting inaugural ne sera d'ailleurs pas le dernier: "on en refera d'autres", a lancé le ministre. Une nouvelle qui risque de ne pas amuser l'exécutif.

P.A.