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Violences faites aux femmes: les principaux points du plan Macron

A l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination des violences faites aux femmes, le président Emmanuel Macron a détaillé les mesures de son plan d'action destinées à renforcer l'égalité entre les hommes et les femmes.

Le président Emmanuel Macron a proclamé ce samedi l'égalité entre les femmes et les hommes "grande cause du quinquennat" et annoncé un arsenal de mesures pour lutter contre les violences faites aux femmes, qui suscitent "horreur et honte".

"C'est notre société entière qui est malade du sexisme", a déclaré le chef de l'Etat devant 200 responsables d'associations, d'institutions et de la classe politique à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes.

Le président de la République a commencé son discours en faisant observer une minute de silence en hommage aux 123 femmes qui ont été tuées en 2016 en France par leur partenaire ou ex-partenaire.

"La France ne doit plus être un de ces pays où les femmes ont peur", a affirmé Emmanuel Macron en détaillant ses "trois priorités" pour les cinq prochaines années: "l'éducation et le combat culturel en faveur de l'égalité", un "meilleur accompagnement des victimes" et un "renforcement de l'arsenal répressif".

Le chef de l'Etat a évoqué pour la lutte en faveur de l'égalité un budget de 420 millions en 2018. Voici les principales mesures annoncées:

Renforcement de l'arsenal répressif

Dans le cadre du projet de loi contre "les violences sexuelles et sexistes" qui doit être débattu en 2018:

- Emmanuel Macron plaide, "par conviction intime", pour fixer l'âge du consentement minimum à un acte sexuel, inexistant en France à l'heure actuelle, à 15 ans. Il serait ainsi aligné sur celui de la majorité sexuelle "par souci de cohérence et de protection des mineurs".

- Allongement du délai de prescription des crimes sexuels sur les mineurs, qui pourraient déposer plainte jusqu'à 30 ans après leur majorité contre 20 ans actuellement.

- Création d'un délit d'outrage sexiste punissant le harcèlement de rue, "verbalisable immédiatement pour un montant dissuasif". Ce délit sera une des priorités de la future police de sécurité du quotidien.

En outre

- Pour favoriser les plaintes, un signalement en ligne sera créé dès le début de l'année pour les victimes de violence, harcèlement ou discrimination, qui pourront de chez elles parler en direct avec des policiers ou gendarmes formés, 24h sur 24, 7 jours sur 7.

- Possibilité de porter plainte dans les lieux de prise en charge, y compris les hôpitaux.

- Le harcèlement au travail sera désormais une priorité de l'inspection du travail.

- Pornographie en ligne : les pouvoirs du CSA seront étendus aux contenus numériques comme les jeux vidéos ou sur internet pour lutter contre la pornographie accessible aux enfants et autres contenus pouvant "conduire à la violence contre les femmes".

  • - Cyberharcèlement : des "modifications législatives" sont attendues dès 2018 pour "poursuivre ceux qui agissent sur internet pour harceler" au côté d'une application numérique pour les victimes.

Education

- Création d'un "module d'enseignement", consacré à la lutte contre le sexisme et le harcèlement "dans toutes les écoles".

- Crèches: les professionnels de la petite enfance seront formés pour lutter contre les représentations sexistes dès le plus jeune âge.

- Fonctionnaires: dès 2018, un grand plan de formation initiale et continue sera déployé dans le secteur public, avec une attention particulière portée sur la formation des cadres.

Accompagnement des victimes

- Des unités spécialisées dans la prise en charge globale psychotraumatique des femmes victimes de violences seront crées dès 2018 dans les centres hospitaliers. Dix d'entre elles sont déjà prévues dans les "mois qui viennent" en France métropolitaine "à titre pilote".

- Les soins psychotraumatiques liées aux violences subies par les femmes "pourront être pris en charge par la sécurité sociale".

- La préservation des preuves dans les unités médico-judiciaire des hôpitaux sera par ailleurs rendue possible, même si la personne ne souhaite pas déposer plainte.

- Mise en place généralisée d'une cellule d'écoute dans les administrations pour le personnel victime de violence ou de harcèlement.

- Développement des arrêts de bus à la demande, déjà mis en place dans certaines communes.

Excision:

- Emmanuel Macron a promet pour les femmes françaises qui subissent l'excision "de traquer partout ceux pratiquent cette barbarie". Il a appelé aussi à porter "une attention toute particulière pour les femmes migrantes qui fuient leur pays car elles cherchent aussi à fuir l'excision pour elles-mêmes et leurs petites filles".

Me.R. avec AFP