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Élysée

SNU: Emmanuel Macron veut une "montée en charge progressive" dans "plus de territoires"

Le président Emmanuel Macron accueille les membres du Service national universel (SNU) à l'Arc de Triomphe à Paris le 8 mai 2022

Le président Emmanuel Macron accueille les membres du Service national universel (SNU) à l'Arc de Triomphe à Paris le 8 mai 2022 - Ludovic MARIN © 2019 AFP

Dans les colonnes du Parisien, le président ne veut pas rendre le service national universel obligatoire "dans tout le pays du jour au lendemain" mais entend accélérer sa mise en œuvre.

Emmanuel Macron a souhaité ce dimanche une "montée en charge progressive" du service national universel (SNU), avec "plus de territoires qui vont l'adopter", mais "sans le rendre obligatoire dans tout le pays du jour au lendemain".

"Il faut passer par la loi pour le rendre obligatoire, mais avant il faut finaliser la concertation. Je suis favorable à ce qu'on puisse avancer", a expliqué le chef de l'Etat dans un entretien au Parisien.

"Je pense qu'on ne peut pas le rendre obligatoire dans tout le pays du jour au lendemain", en raison du "défi logistique", a-t-il ajouté face aux lecteurs du Parisien, en précisant que le SNU s'appliquerait au départ dans "quelques départements, puis un peu plus".

Projet perturbé par la réforme des retraites

"C'est une approche qui recrée du collectif, un rite où on brasse toutes les régions et les catégories", a-t-il rappelé à propos de ce grand projet de service national qui a été lancé en 2019 de manière ciblée, et ne concerne pour l'instant que des jeunes volontaires (32.000 en 2022), même si l'idée est de le rendre à terme universel, et donc généralisé et obligatoire.

Le chef de l'État avait promis lors de ses voeux du 31 décembre de poser "dans les toutes prochaines semaines ou prochains mois les premiers jalons d'un service national universel". "J'aurai l'occasion d'y revenir dans les semaines à venir", avait-il réaffirmé le 20 janvier devant les armées.

Mais au début du mois, le projet avait semblé percuté par la mobilisation contre la réforme des retraites, après le retrait d'un volet qui devait initialement faire partie de la prochaine loi de programmation militaire (LPM).

Plus de 2 milliards d'euros

Il était prévu à l'origine d'inclure des éléments de financement concernant ce chantier dans la LPM présentée le 4 avril en conseil des ministres, mais "vu le contexte de mobilisation chez les jeunes, le SNU serait le carburant qui allume l'incendie", avait-on affirmé au ministère des Armées.

"Ma commande est toujours de travailler aux deux hypothèses: une généralisation hors du temps scolaire, et une sur temps scolaire", avait néanmoins précisé alors la secrétaire d'État chargée de la jeunesse et du SNU Sarah El Haïry.

Un rapport du Sénat, publié début mars, recommande de "surseoir" à la généralisation du SNU "au regard des incertitudes" du projet, notamment en termes de coûts, "probablement supérieurs à 2 milliards d'euros".

S.R. avec AFP