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Élysée

Retraites, travail, sécurité... Ce qu'il faut retenir de l'allocution d'Emmanuel Macron

Lors de sa première allocution depuis la promulgation de la réforme des retraites, Emmanuel Macron a voulu tourner la page d'une séquence qui n'a pas été "acceptée" par les Français.

Trois chantiers pour tourner la page des retraites. Après plusieurs mois de contestation contre la réforme des retraites partout en France, Emmanuel Macron s'est adressé à ses compatriotes ce lundi soir lors d'une interview télévisée très attendue.

• Une réforme "nécessaire"

Comme depuis le début des débats autour des retraites, le président de la République a justifié la promulgation d'une réforme "nécessaire". Emmanuel Macron a de nouveau demandé un "effort" aux Français pour ne pas à avoir à "baisser les pensions", "augmenter les cotisations" ou "ne rien faire".

Toutefois, le chef de l'État a reconnu que la réforme n'a "à l'évidence" pas été "acceptée". Il a ainsi parlé d'une "colère exprimée face à un travail qui ne permet plus de bien vivre (...) face à des prix qui montent".

"L'augmentation des prix pèse sur les vies quotidiennes", a-t-il lancé.

• Un "nouveau pacte de la vie au travail"

Le président de la République a annoncé vouloir bâtir un "nouveau pacte de la vie au travail dans les prochaines semaines.

C'est pourquoi il a d'ailleurs convié les organisations syndicales et patronales à l'Élysée dès ce mardi pour en discuter.

"La porte sera toujours ouverte aux syndicats", a avancé le président alors que les relations avec les centrales sont au point mort.

• Les "chantiers" des mois à venir

Dans un second temps, Emmanuel Macron a évoqué plusieurs "chantiers" pour les mois à venir. Il a notamment mentionné la "réindustrialisation" mais aussi une "économie plus verte" qui "n'est pas un rêve mais une réalité (...) pour tenir nos engagements pour le climat".

Selon lui, une "planification écologique" sera dévoilée "d'ici l'été". "Nous irons vers un nouveau modèle productif et écologique", a affirmé le président.

Il s'est donné "cent jours", soit jusqu'au 14-Juillet, pour agir "au service de la France". La Première ministre détaillera sa feuille de route "dès la semaine prochaine".

• Éducation et santé

Un des "chantiers" du président est celui du "progrès pour mieux vivre". Emmanuel Macron a assuré que l'école allait "changer dès la rentrée", notamment avec une meilleure rémunération des enseignants.

"Les enseignants seront mieux rémunérés, les élèves seront davantage accompagnés en français et en mathématiques, comme pour les devoirs, et pratiqueront plus de sport à l'école, les parents qui verront le remplacement systématique des enseignants absents", a indiqué le président.

En pleine crise depuis plusieurs années, le secteur de la santé a aussi été mentionné lors de l'allocution. Emmanuel Macron a appelé à "profondément rebâtir le système de la santé" promettant d'avoir "d'ici la fin de l'année prochaine désengorgé tous nos services d'urgence".

• "Justice et ordre républicain"

Le président veut également s'atteler au chantier de "la justice et de l'ordre républicain" avec la volonté de recruter "plus de 10.000 magistrats" et la création de "200 nouvelles brigades de gendarmerie dans nos campagnes", comme annoncé par Gérald Darmanin en février.

"Lutter contre toutes les formes de délinquance, toutes les fraudes, sociales ou fiscales sera au cœur de l'action du gouvernement avec des annonces fortes dès le début du mois de mai", a-t-il promis.

Alors que le projet de loi immigration est pour l'instant suspendu, le président veut renforcer "le contrôle de l'immigration illégale" "tout en intégrant mieux ceux qui rejoignent notre pays".

• Renforcer les institutions

Emmanuel Macron veut également lutter contre le sentiment selon lequel "voter ne serait plus décider". Avec la présidente de l'Assemblée nationale, le président du Sénat, le président du CESE, il proposera "des grandes pistes pour que le fonctionnement de nos institutions gagne en efficacité et en participation citoyenne".

Il a alors pris l'exemple de la convention citoyenne pour la fin de vie.

Le président de la République a conclu son allocution en faisant référence à l'incendie de Notre-Dame de Paris, métaphore de la situation du pays. Il a rappelé qu'il avait pris la parole en avril 2019 en assurant que la cathédrale serait rebâtie "en cinq ans".

"Il y a eu la volonté de chaque jour et la mobilisation de tous (...) pour œuvrer ensemble et rebâtir. Il doit en être de même pour les grands chantiers de la nation, a-t-il espéré en sollicitant toutes les forces d'action et de bonne volonté."

Théo Putavy