BFMTV
Élysée

Réforme territoriale: qui sont les mécontents des 14 régions?

Le nombre de régions va passer de 22 à 14, a annoncé François Hollande lundi soir.

Le nombre de régions va passer de 22 à 14, a annoncé François Hollande lundi soir. - -

Au terme d'une consultation express, François Hollande a annoncé lundi soir que le nombre de régions allait passer de 22 à 14. Certaines vont donc fusionner entre elles, ce qui ne fait pas le bonheur de tous.

Un véritable big-bang: c'est l'effet provoqué par l'annonce de François Hollande lundi soir. Le chef de l'Etat a publié une tribune dans plusieurs quotidiens régionaux pour détailler et justifier sa réforme territoriale. Qu'est-ce qui va changer, et quelles sont les premières réactions?

> De 22 à 14 régions

C'est l'annonce principale de François Hollande: il souhaite ramener le nombre de régions de 22 à 14. Le but: en faire des régions "de taille européenne et capables de bâtir des stratégies territoriales".

Les régions françaises qui vont fusionner sont l'Alsace et la Lorraine, la Picardie et la Champagne-Ardenne, la Bourgogne et la Franche-Comté, l'Auvergne et Rhône-Alpes, le Midi-Pyrénées et le Languedoc-Roussillon, le Poitou-Charentes avec le Centre et le Limousin, et enfin la Haute et la Basse-Normandie.

La Bretagne, les Pays-de-Loire, la Corse, le Nord-Pas-de-Calais, l'Aquitaine et la Provence Alpes-Côte d'Azur restent inchangées.

> Les premiers mécontents

Cette réforme ne va pas sans faire des mécontents. Lundi soir, lors de l'annonce de François Hollande, le président du conseil régional de Picardie, Claude Gewerc, s'est dit "très surpris" de la volonté du chef de l'Etat de faire fusionner la Picardie et la Champagne-Ardennes. "J'ai beaucoup de respect pour la Champagne, mais je ne comprends pas bien la cohérence", explique-t-il.

A l'Ouest, nombreux sont les élus qui rêvaient d'une grande région composée de la Bretagne et des Pays-de-Loire. A commencer par Jean-Marc Ayrault, qui a plaidé - en vain - pour ce scénario lundi soir sur Twitter.

Pour l'Ouest, l'intérêt des populations est la fusion Pays de la Loire-Bretagne autour des métropoles Nantes et Rennes #ReformeTerritoriale
— Jean-Marc Ayrault (@jeanmarcayrault) 2 Juin 2014

Autre grief, en Poitou-Charentes. Si le président de la région Centre ne voit pas d'inconvénient à la fusion, du moment que les six départements de sa région restent regroupés, certains auraient préféré voir les deux Charentes fusionner avec l'Aquitaine - un scénario écarté par Ségolène Royal, qui penchait plutôt pour un rapprochement avec les Pays-de-Loire. "Nous n'avons aucun lien particulier ni d'habitude de travail" avec le Limousin, dénonce ce mardi Dominique Bussereau, député UMP de Charente-Maritime, qui propose d'organiser un référendum pour consulter les habitants. Le président de Poitou-Charentes, lui, se montre satisfait.

Le président divers-gauche de Languedoc-Roussillon, qui devrait fusionner avec Midi-Pyréennées, est quant à lui bien décidé à ne "rien lâcher" face à la décision de François Hollande. "On punit les bons élèves!", s'exclame-t-il sur BFMTV. "S'il faut mobiliser très fortement, je le ferai. Parce que j'estime que je me bats sur des vraies valeurs".

> Une réforme à la va-vite?

Lundi soir, l'impression générale était celle d'une certaine improvisation du chef de l'Etat. Affaibli par la succession des déroutes électorales et une popularité dans les tréfonds, François Hollande avait décidé d'appuyer sur l'accélérateur. A la veille des élections européennes, le chef de l'Etat a entamé un véritable marathon pour recevoir les dirigeants des quatorze partis représentés au Parlement tout comme les associations d'élus de régions, de départements et des communes. Ce week-end encore, son entretien traditionnel du samedi avec le Premier ministre a été consacré presque tout entier à ce dossier, tout comme le déjeuner qui les réunissait lundi et qui devait clore les arbitrages.

C'est seulement après une réunion convoquée in extremis à 20 heures à l'Elysée, que l'on a connu le projet du président. Désormais, le calendrier est clair: le projet de réforme terroriale sera présenté en Conseil des ministres le 18 juin prochain, puis au Sénat en juillet. Le texte devrait être promulgué avant novembre 2014.

Mais jusqu'au bout, le nombre des nouvelles super-régions est resté en blanc, trahissant les hésitations de l'exécutif. Au même moment, les grands élus locaux tentaient une dernière manœuvre pour influer sur le tableau final. A 21h10, la nouvelle carte est finalement parue… avec une faute d'orthographe à "Ardenne", inscrit avec un "s" final.

|||sondage|||1927

Ariane Kujawski