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Élysée

Quel portrait officiel pour Emmanuel Macron?

Le président de la République pose avec sa femme, Brigitte Macron, à l'Elysée avant la cérémonie d'investiture, le 14 mai 2017 à Paris.

Le président de la République pose avec sa femme, Brigitte Macron, à l'Elysée avant la cérémonie d'investiture, le 14 mai 2017 à Paris. - Stéphane de Sakutin - AFP

La photographie officielle est l’occasion pour le président de la République d’affirmer son image et donner le ton de son mandat. A quoi pourrait ressembler celle d’Emmanuel Macron?

C’est l’un des rituels de l’accession à la fonction suprême: le portrait du président de la République nouvellement élu. Instauré par Adolphe Thiers en 1871, sous la IIIe République, celui-ci est la plupart du temps une photographie (sauf pour Jules Grévy en 1879, qui a choisi la peinture).

Très officiel, ce portrait peut pourtant prendre des allures variées en fonction du lieu, du cadrage, de la posture… et permet au président d’affirmer et de personnaliser son image. En 1974, Valéry Giscard d’Estaing casse ainsi les codes en se faisant photographier dans la cour de l’Elysée, en plan serré devant le drapeau français, dans un format horizontal. Emmanuel Macron se présentait lors de sa campagne comme le candidat du renouveau, hors du système. Profitera-t-il de cette photographie officielle pour refléter sa volonté de changement?

Quel lieu ?

Jacques Chirac et François Hollande ont choisi les jardins de l’Elysée, Valéry Giscard d’Estaing la cour. Emmanuel Macron choisira-t-il ce symbole de décontraction et d’ouverture ou, comme Nicolas Sarkozy, optera-t-il pour un retour à la bibliothèque, plus austère? François Mitterrand, Georges Pompidou ou encore Charles de Gaulle s’étaient eux aussi fait tirer le portrait devant les ouvrages de l’Elysée.

Quelle tenue?

Depuis 1974, le mot d’ordre est la sobriété dans la tenue des dirigeants. Si le général De Gaulle et Georges Pompidou avaient posé en grande tenue, avec l’écharpe de la Grand-Croix de la Légion d’honneur et colliers honorifiques, tous les autres présidents de la Ve République ont opté pour la plus discrète rosette de la Légion d’honneur, sans autres décorations. Sauf gros revirement dans la communication d’Emmanuel Macron, il y a de grandes chances pour que celui-ci continue dans cette lignée.

Quel cadrage?

A part Valéry Giscard d’Estaing, qui a choisi un plan serré près du visage, et Mitterrand qui a posé assis, tous les présidents se sont fait photographier en plan américain, le cadrage les coupant à mi-cuisse. Ce format a l’avantage de contextualiser le président et permet à celui-ci de s’affirmer en avec de menus détails en arrière-plan. Nicolas Sarkozy avait ainsi été le premier président à poser avec le drapeau de l’Union Européenne. Un choix qu’Emmanuel Macron pourrait bien reprendre, l’union ayant été un thème majeur de sa campagne. Le soir de son élection, c’est d’ailleurs au son de l’hymne européen, l’Ode à la joie, qu’il s’est présenté au Louvre.

Quel regard, quelle posture?

A la différence des affiches de campagnes, qui tentent de refléter au maximum le dynamisme d’un candidat qui regarde souvent hors champ, les portraits officiels tendent à privilégier un regard franc, direct, braqué sur l’objectif. A l’exception de François Mitterrand, tous se sont fait photographier debout. Jacques Chirac était le premier à insérer un indice de mouvement, légèrement penché en avant, les mains derrière le dos.

François Hollande avait même commencé à esquisser un mouvement des jambes, ce qui n’avait d’ailleurs pas très bien été accueilli. Emmanuel Macron restera-t-il fidèle au nom de son parti politique et se fera-t-il photographier en train de marcher?

Dans le documentaire "Emmanuel Macron: les coulisses d’une victoire", diffusé sur TF1 le 8 mai, le candidat apparaît par ailleurs très investi dans le choix de son image de campagne, allant même jusqu’à refaire certains clichés. On peut s’attendre au même investissement pour sa photographie officielle en tant que président.

Quel photographe?

Les présidents font généralement appel à des photographes reconnus pour leur portrait: Raymond Depardon pour François Hollande, Gisèle Freund pour François Mitterrand, ou encore Jacques-Henri Lartigue pour Valéry Giscard d’Estaing.

Emmanuel Macron continuera-t-il sur cette lancée? Il pourrait aussi faire confiance à Soazig de la Moissonnière, photographe freelance qui a immortalisé la campagne du candidat d’En marche! jusqu’au soir du second tour de la présidentielle.

Liv Audigane