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Qatar : François Hollande en pays "ami"

François Hollande a inauguré samedi le lycée Voltaire à Doha

François Hollande a inauguré samedi le lycée Voltaire à Doha - -

Le président français a salué samedi à Doha la déclaration des amis de la Syrie et entamé sa visite au Qatar en se félicitant "des excellentes" relations avec ce pays.

François Hollande s'est réjoui "des excellentes relations" de la France avec le Qatar depuis l'indépendance de l'émirat en 1971. "Tous les présidents successifs en France y ont veillé avec leur tempérament, leur façon de faire mais pour nous c'est une constante de l'action politique extérieure. Nous savons où sont nos amis", a-t-il assuré, évoquant "une estime réciproque, une compréhension" entre les deux pays.

Même son prédécesseur Nicolas Sarkozy, dont les liens étroits avec le Qatar ont souvent été décriés, a eu grâce à ses yeux pour avoir fait "un pari d'une grande audace", en décidant l'agrandissement du lycée franco-qatari Voltaire.

Alors que les importants investissements de l'émirat en France, 12 milliards d'euros en cinq ans, sont régulièrement sujets à polémique, Hollande a affirmé que ces contributions financières étaient "les bienvenues", mais sans "les réduire à l'immobilier et au sport", a-t-il souligné, car "il y a bien des industries, bien des services" dans l'hexagone qui pourraient bénéficier de cette manne.

Prêt à "accompagner les grands projets du Qatar"

En échange, il a assuré que la France était prête à "accompagner les grands projets du Qatar pour les années qui viennent" et à lui apporter "son expérience" pour l'organisation du Mondial-2022 de football prévu dans l'émirat.

Le chef de l'Etat était convié dans la soirée avec sa compagne Valérie Trierweiler à un dîner privé avec l'émir, cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani, sa deuxième épouse Moza et le prince héritier cheikh Tamim, à qui l'émir se prépare à céder le pouvoir.

Un fonds commun franco-qatari

La deuxième partie de sa visite aujourd'hui est largement consacrée au volet économique, avec la finalisation d'un fonds commun franco-qatari entre la Caisse des dépôts et consignation et le fonds souverain Qatar Investment authority (QIA). Ce fonds commun, doté de 300 millions d'euros et destiné à financer des PME françaises, est créé en lieu et place d'un projet très contesté de 50 millions d'euros d'investissements qataris dans les banlieues françaises.

Hollande visitera dans la journée notamment un gros chantier immobilier de Bouygues et interviendra devant un forum économique franco-qatari. La France espère faire avancer quelques gros dossiers, comme le projet de métro à Doha pour lequel le groupe Vinci est engagé à hauteur de 1,5 milliard d'euros ou celui du tramway de la ville nouvelle de Lusail, pour lequel Alstom est en lice. Alors qu'Airbus équipe déjà quasiment toute la flotte qatarie, de nouveaux achats sont aussi espérés.

Le dossier du Rafale, considéré par Paris comme "d'importance stratégique majeure", sera évoqué. L'avion de combat français du groupe Dassault Aviation est en concurrence avec l'Eurofighter construit par BAE Systems, Finmeccanica et EADS.

Passage éclair en Jordanie

Dimanche en fin de journée, François Hollande gagnera la Jordanie où sa rencontre avec le roi Abdallah II sera largement consacrée à la crise syrienne.

Dans sa résolution finale samedi, la réunion de Doha a "exigé", selon les termes du ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, que l'Iran et le Hezbollah "cessent d'intervenir dans le conflit".

"C'est une guerre où un peuple se fait massacrer" avec "l'utilisation du gaz pour détruire un certain nombre d'opposants", a-t-il souligné devant la communauté française, réunie sur le site du lycée franco-qatari Voltaire.

Le chef de la diplomatie française avait annoncé un peu plus tôt l'envoi par Paris dans ses livraisons à l'opposition syrienne "de traitements qui peuvent protéger un millier de personnes" du gaz sarin, un puissant neurotoxique.

Sipa Media avec AFP