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Élysée

"On peut faire de l'humour avec un président africain", se défend Macron à Abidjan 

Au deuxième jour de son voyage en Afrique, et au sortir d'une réunion sur les migrants en Libye, Emmanuel Macron a donné une conférence de presse à l'ambassade de France en Côte d'Ivoire. Il est revenu sur sa prise de parole, la veille, au Burkina Faso.

Emmanuel Macron, qui sortait d'une réunion, tenue dans le cadre du sommet Union européenne-Union africaine, sur le sort des migrants en Libye, a donné une conférence de presse ce mercredi à Abidjan, en Côte d'Ivoire, à l'ambassade de France. Interrogé par notre reporter Matthieu Coache sur sa familiarité avec le président burkinabé et certains traits d'humour qui avaient été contestés la veille, il a répondu: "Le président Kaboré était très heureux de l’échange que nous avons eu avec les étudiants, très heureux de notre relation, et je peux vous le dire, choqué par rien." Il a poursuivi:

"Je crois que l’humour, la franchise, le caractère direct de la conversation inédite, dans un pays où aucun président français ne s’était rendu depuis plus de trente ans, devant des étudiants, chose qui ne s’était jamais faite, tiennent à une spontanéité de l’échange. Et considérer qu’on ne peut pas faire de l’humour avec un président africain, ce serait étrange, j’en fais avec les dirigeants européens. Je considère le président Kaboré de la même façon."

"Ceux qui dénoncent le paternalisme, l'entretiennent parfois"

Plus tard, lors de l'échange avec la presse, il a glissé: "Ceux qui pensent dénoncer le paternalisme sont parfois ceux qui l’entretiennent par leurs réflexes." Il a voulu redéfinir le rôle qu'il imaginait pour la France dans son rapport avec l'Afrique: "La France a une vocation internationale, c’est son histoire, sa force. Elle est attendue et parfois cherchée comme médiateur. Elle est un des acteurs qui aident à construire la paix dans le monde. Notre rôle est de construire une nouvelle grammaire de la souveraineté française et européenne, mais de le faire dans un cadre multilatéral et dans le respect des Etats constitués et pas en prônant une hégémonie parfois néoconservatrice." Il a ainsi appeler à nouer une relation "équilibrée, faite d’un discours d’égal à égal" avec l'Afrique.

Robin Verner