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Marine Le Pen à Moscovici: "Vous ne seriez pas réélus aujourd'hui"

Pierre Moscovici a débattu avec Marine Le Pen, lundi soir, sur BFMTV.

Pierre Moscovici a débattu avec Marine Le Pen, lundi soir, sur BFMTV. - -

A l'approche du premier anniversaire du mandat de François Hollande, BFMTV a reçu lundi soir Pierre Moscovici face à Xavier Bertrand puis Marine Le Pen, pour dresser le bilan de la première année de François Hollande.

L'épreuve du pouvoir. Pris dans la tourmente d'une crise multiforme, en chute libre dans les sondages, François Hollande, qui achève sa première année de mandat, est sous le feu des critiques de l'opposition, mais aussi d'une partie des Français, déçus par son action.

Pour débattre de ce bilan, BFMTV a réuni, lundi soir, face au ministre de l'Economie Pierre Moscovici, l'ancien ministre du Travail, Xavier Bertrand, puis la leader du Front national, Marine Le Pen. Morceaux choisis.

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"Etre au pouvoir en temps de crise est difficile, mais est aussi exaltant." Le ministre de l'Economie Pierre Moscovici a reconnu lundi soir que le gouvernement Ayrault traverse de nombreuses turbulences depuis l'élection de François Hollande.

Il s'en est notamment justifié par "l'héritage" laissé par ses prédécesseurs. "L'état actuel du pays est le résultat des dix ans d'échec politique menés par la droite." Selon lui, la première année de la présidence Hollande est "celle de la mise en place de toutes les dynamiques", durant laquelle laquelle le gouvernement fait "ce que la droite n'a pas fait, et qui était nécessaire".

Et de rappeler les réformes économiques déjà menées par François Hollande: la Banque publique d'investissement pour les PME, le crédit d'impôts aux entreprises, le contrat génération... mais aussi les réformes de société. "Le mariage pour tous est une très grande conquête sociétale, que vous, la droite, n'abrogerez jamais, car c'est le résultat de l'égalité dans la diversité des Français."

> Bertrand singe le "Moi, président" de Hollande

De son côté, l'ancien ministre du Travail Xavier Bertrand a insisté sur la "déception" des Français, et en particulier des entrepreneurs, "malmenés" selon lui par les décisions de Bercy.

"Les mesures que vous avez votées n'amènent pas de résultats, et pourtant vous avez tous les leviers. [...] Vous ne faites que des demi-réformes, et vous pensez que cela peut être efficace. Le gaz de schiste, qu'est-ce que vous attendez? Ce n'est pas parce que vous avez quelques ministres Verts qui s'en émeuvent qu'il faut se priver de ce gaz moins cher! [...] Il faut casser cette spirale du chômage. Qu'attendez-vous?"

Le ténor de l'UMP s'est ensuite livré à une énumération des "erreurs" de François Hollande, en singeant sa célèbre anaphore "Moi, président", déclamé lors du débat avec Nicolas Sarkozy dans l'entre-deux tours du 2 mai 2012. "Un président normal aurait respecté son prédécesseur" ou encore "Un président normal ne laisserait pas humilier son Premier ministre par des responsables de la majorité", a notamment listé l'ancien ministre du Travail.

> Marine Le Pen sur ses terres de l'extrême-droite

Enfin, Marine Le Pen a profité de son regain de popularité montré dans le dernier sondage de BFMTV pour mettre l'accent sur des thèmes chers au Front national, après avoir prédit à la gauche qu'ils ne seraient "pas réélus aujourd'hui". "Il y a trois problèmes essentiels en France: le libre échange, l'immigration, et l'euro", a commencé la leader frontiste.

Elle s'est d'abord attaqué à la monnaie "qui a démontré depuis sa mise en place son inaptitude totale", prônant un retour à un franc, "le nouveau franc". Elle s'en est ensuite pris à la politique d'immigration de François Hollande, attaquant pêle-mêle les Roms, "un problème considérable", les immigrés "qui créent de la concurrence sur le marché du travail", et "l'impuissance" de Manuel Valls. "On est un pays ouvert, mais jusqu'à où, jusqu'à quand?"

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Alexandra Gonzalez