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Élysée

Macron regrette de ne pas avoir réussi à "réconcilier le peuple français avec ses dirigeants"

Emmanuel Macron sur le porte-avion Charles de Gaulle ce mercredi soir.

Emmanuel Macron sur le porte-avion Charles de Gaulle ce mercredi soir. - Capture d'écran TF1

Au plus bas dans les sondages et miné par la crise des carburants, le président Macron s'est dit "inquiet" de la distension du lien entre les dirigeants et les Français, mercredi soir dans une interview en direct sur TF1 depuis le porte-avions Charles-de-Gaulle.

Les mots d'Emmanuel Macron ce mercredi soir résonnent comme un aveu d'échec. Le président de la République a regretté de ne pas avoir "réussi à réconcilier le peuple français avec ses dirigeants", reconnaissant ne pas lui avoir "sans doute" apporté assez de "considération".

"Il y a de l'impatience mais il y a de la colère" a déclaré Emmanuel Macron en direct du porte-avions Charles-de-Gaulle pour TF1. "Et cette colère je la partage. Parce qu'il y a quelque chose que je n'ai pas réussi à faire. Je n'ai pas réussi à réconcilier le peuple français avec ses dirigeants, et ça c'est vrai".

"La considération, on ne l'a pas assez apportée"

Dans cette interview, le président Macron a dressé un constat grave et lucide sur sa relation aux Français, au terme d'une semaine itinérance mémorielle semée d'embûches au cours de laquelle il a essayé de renouer le lien avec la population.

Au plus bas dans les sondages, le chef de l'Etat s'est dit "profondément touché" et "inquiet" de ce désamour, d'autant que cela "est profond". "Ce divorce on le voit dans toutes les démocraties occidentales" a-t-il constaté. "Il m'inquiète et je considère qu'il est au coeur de la mission qui est aujourd'hui la mienne" a poursuivi le chef de l'Etat qui explique '"avoir vu sur le terrain la colère et les interpellations".

"Je ne suis pas parfait, j'ai peut-être commis des erreurs" a aussi déclaré le président, notamment à propos de la crise politique qu'il a eu à traverser cet été, entre l'affaire Benalla et les démissions de ministres en série. 
"Nos concitoyens aujourd'hui veulent trois choses: qu'on les considère, qu'on les protège, qu'on leur apporte des solutions" a reconnu Emmanuel Macron dans une sorte de mea culpa. "Pas des déclarations. Des solutions. La considération, on ne l'a sans doute pas assez apportée", a-t-il insisté, précisant qu'il souhaitait "gouverner différemment", souhaitant que ministres et administrations se confrontent davantage "au terrain".

"Considérer c'est entendre quand les gens se plaignent, pour les amener dans cette transformation. Mais les respecter", a ajouté Emmanuel Macron, qui a parfois été critiqué pour ses saillies jugées méprisantes à l'égard des Français. 

Jeanne Bulant