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Élysée

Macron raconte ses relations avec Trump et Poutine

Emmanuel Macron en visite en Grèce, ce jeudi 7 septembre.

Emmanuel Macron en visite en Grèce, ce jeudi 7 septembre. - Yorgos Karahalis - AFP

Dans un entretien au Journal du dimanche, le chef de l'Etat détaille sa stratégie en politique étrangère, notamment vis-à-vis des Etats-Unis.

Deux semaines après son voyage officiel aux Etats-Unis, Emmanuel Macron fait le point sur sa vision du monde. Dans un long entretien accordé au Journal du dimanche, le chef de l'Etat revient sur sa relation avec Donald Trump: le président américain doit annoncer d'ici le 12 mai s'il choisit ou non de faire rester son pays dans l'accord sur le nucléaire iranien. Emmanuel Macron évoque aussi sa relation avec le président russe Vladimir Poutine. "Tout a changé" sur la scène internationale, constate le chef de l'Etat. 

> "Remaçonner la stratégie avec Trump"

"Donald Trump, je le connais bien maintenant", affirme Emmanuel Macron. Le président ne semble pas craindre les affres de son homologue américain: "la relation personnelle qui s'incarne avec mes interlocuteurs est une adaptation permanente qui ne vaut que si elle est au service d’une stratégie", assume le président.

En terme de politique étrangère, "il faut remaçonner la stratégie avec Donald Trump en se focalisant sur le politico-militaire et la lutte contre le terrorisme", avance encore Emmanuel Macron. Il assure qu'il "parle au président américain en sachant parfaitement que sa politique étrangère répond toujours à ses objectifs de politique intérieure", évoquant son "prisme anti-iranien".

Estimant que Donald Trump n'a décidé de lancer des frappes en Syrie qu'après lui avoir parlé, Emmanuel Macron précise:

"Il n'avait pas décidé le 8 avril de sa réaction aux attaques chimiques et je lui dis que Bachar al-Assad nous teste dans cette nouvelle séquence, qu'il n'est pas question de faire la guerre à la Syrie mais que compte tenu des preuves dont nous disposons notre frappe conjointe sur des seuls sites chimiques est décisive pour notre crédibilité et pour contenir le permis de nuisance du régime."

Il assure par ailleurs que les frappes anglo-franco-américaines sur la Syrie ont été "une opération complexe très réussie, remarquablement coordonnée à trois alliés". 

> "Poutine a compris notre détermination"

Le président russe "a compris que je ne suis pas un néo-conservateur, je ne suis pas interventionniste, je ne veux pas faire la guerre au régime syrien (...)". D'ailleurs, Emmanuel Macron relate une conversation téléphonique "calme" avec son homologue russe le jour des frappes: 

"Je crois qu'il a compris notre détermination et que je voulais éviter une escalade. Je lui ai rappelé ce qu'il m'avait dit en mai 2017, à Versailles, lorsque j'avais fixé les conditions d'une ligne rouge sur le chimique, que lui-même avait reconnue comme nécessaire", poursuit le chef de l'Etat. 
Selon lui, "le fait que la Russie s'est retrouvée en minorité sur le vote de sa propre résolution à l'ONU après ces frappes a montré qu'elles bénéficiaient d'un cadre de légitimité".
A. K.