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Élysée

Macron à Alger en "ami" "pas otage du passé"

Emmanuel Macron à son arrivée à Alger le 6 décembre 2017.

Emmanuel Macron à son arrivée à Alger le 6 décembre 2017. - Ryad KRAMDI / AFP

Emmanuel Macron a entamé ce mercredi sa première visite présidentielle dans le pays.

Emmanuel Macron a débuté mercredi sa première visite en tant que président français en Algérie, où il dit se rendre "en ami" refusant d'être "otage du passé" douloureux entre Paris et son ancienne colonie.

L'avion présidentiel a atterri en milieu de matinée à Alger, sous un soleil radieux, et le chef de l'Etat a été accueilli par le président de la chambre haute et deuxième personnage de l'Etat Abdelkader Bensalah, le Premier ministre Ahmed Ouyahia et le chef de la diplomatie Abdelkader Messahel.

"Je reviens dans l'état d'esprit d'un ami de l'Algérie, d'un partenaire constructif qui souhaite renforcer nos liens (...) pour faire fructifier une relation déjà dense", a expliqué Emmanuel Macron dans une interview conjointe aux quotidiens francophone El Watan et arabophone El Khabar, publiée mercredi.

"Je ne suis pas otage du passé"

Le rapport entre la France et l'Algérie doit être "un partenariat d'égal à égal", a poursuivi le président français alors que la "question de la mémoire" des 130 ans de colonisation (1830-1962) et de la Guerre d'Algérie pèse toujours sur les relations.

"Nos deux pays partagent une histoire forte", a rappelé Emmanuel Macron, premier président de la Ve République né après la Guerre d'Algérie (1954-1962) et qui avait qualifié la colonisation de "crime contre l'humanité" lors d'une visite à Alger durant la campagne présidentielle française.

"Je connais l'Histoire, mais je ne suis pas otage du passé. Nous avons une mémoire partagée. Il faut en tenir compte. Mais je souhaite désormais, dans le respect de notre histoire, que nous nous tournions ensemble vers l'avenir", a-t-il poursuivi, assurant poser "le regard d'un homme de (sa) génération", qui n'a pas connu la période coloniale.

Une visite éclair

La France et l'Algérie doivent construire "un axe fort (...) autour de la Méditerranée qui se prolonge vers l'Afrique" et relevé les nombreux "champs de coopération prometteurs" entre les deux pays dans le domaine économique, a-t-il également souhaité.

"L'Algérie doit s'ouvrir d'avantage. Il y a encore beaucoup de freins à l'investissement", a-t-il noté, alors que la France reste le premier employeur étranger en Algérie mais perd des parts de marchés face à la Chine et d'autres.

Alors qu'Alger avait mal pris qu'Emmanuel Macron choisisse, dès début juin, le Maroc -voisin et rival- pour son premier déplacement au Maghreb, cette visite "d'amitié et de travail" est très attendue. Elle ne durera finalement qu'une douzaine d'heures. "Longue attente, court séjour", titrait mercredi le quotidien francophone Liberté, résumant l'état d'esprit de la presse algérienne.

C.V. avec AFP