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Élysée

Les voeux de Hollande, un exercice difficile et déjà moqué

François Hollande lors des premiers voeux aux Français, le 31 décembre 2012.

François Hollande lors des premiers voeux aux Français, le 31 décembre 2012. - -

Lors de ses deuxièmes vœux aux Français, le président va s'efforcer de les convaincre du bien fondé de ses choix. L'opposition raille déjà son discours.

Ce sera difficile. Ce 31 décembre au soir, François Hollande va adresser pour la deuxième fois ses voeux aux Français, et essayer de les convaincre que la voie suivie jusqu'ici est la bonne. Et ce, malgré l'absence d'inversion de la courbe du chômage et la croissance minimaliste.

L'exercice s'annonce d'ores et déjà délicat pour un chef de l'Etat, crédité d'une cote de popularité qui reste la plus faible des présidents de la Ve République, à la veille d'une année électorale difficile. Mais dans ce tableau morose, le président ne devrait pas faire l'économie d'une bonne nouvelle, et devrait ainsi évoquer la libération du père Georges Vandenbeusch, annoncée mardi matin.

Hollande devrait vanter les mérites de l'UE

Il y a un an, François Hollande avait fait le pari de parvenir, "coûte que coûte" à inverser la courbe du chômage fin 2013, faisant ainsi de cet indicateur le marqueur de son action.

Mais douze mois plus tard, le retournement n'est pas avéré, malgré les explications du gouvernement pour tenter de démontrer que tel est bien le cas. Fin décembre, la publication des chiffres du chômage de novembre a montré une nouvelle hausse (+ 17.800), après une baisse en octobre (- 20.500). Il faudra cependant attendre fin janvier et les chiffres de décembre pour savoir si le pari présidentiel est gagné ou perdu.

Depuis Riyad où il était en déplacement dimanche, le chef de l'Etat a affirmé qu'il continuerait "cette bataille pour que le chômage recule et recule encore dans l'année 2014". Manière de décliner l'argumentaire du gouvernement selon lequel arithmétiquement la courbe de l'inversion est "bien amorcée" mais surtout de demander du temps.

Côté front électoral, si le Parti socialiste affiche peu d'inquiétudes pour les municipales, il se fait plus de soucis pour les Européennes, avec la montée des populismes. A cet égard, François Hollande devrait prendre le contre-pied et vanter les mérites de l'Union européenne. Il pourrait ainsi insister, selon un proche, sur l'accord relatif à l'union bancaire pour démontrer que "l'Europe se protège de ses banques", sur les avancées concernant les travailleurs détachés...

Une intervention déjà raillée

A quelques heures de la diffusion de ces voeux, l'opposition est déjà montée au créneau: le secrétaire général adjoint de l'UMP, Geoffroy Didier, a ainsi affirmé lundi qu'il "n'attendait rien" de ces voeux.

Même son de cloche chez Florian Philippot: sur BFMTV, le vice-président du FN a exprimé son désintérêt pour le discours à venir de François Hollande. Le vice-président du Front national espère que le mot du chef de l'Etat "soit le plus court possible, pour qu'on puisse réagir rapidement et ensuite passer au réveillon".

Le discours de François Hollande devrait durer une dizaine de minutes. Il devrait par ailleurs donner une conférence de presse, plus longue, le 14 janvier prochain.

A. K. avec AFP