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Élysée

"Immortelle, universelle, perpétuelle": Emmanuel Macron rend hommage à Hélène Carrère d'Encausse aux Invalides

Le chef de l'État a présidé ce lundi l'hommage national à l'historienne morte début août à 94 ans. Il a salué, depuis la cour des Invalides à Paris, son "combat pour le savoir et la France".

"Elle fit rayonner la langue française par-delà les forntières." Depuis la cour d'honneur de l'Hôtel national des Invalides, Emmanuel Macron a présidé ce lundi l'hommage national à l'historienne Hélène Carrère d'Encausse, morte début août à l'âge de 94 ans.

"Elle porte en elle un monde de souvenirs, d’émotions, un continent. Dans son sang coulaient presque tous les fleuves d'Europe, dans sa voix passaient presque tous ses échos", a rappelé le président de la République devant sa famille et ses anciens collègues académiciens.

Première femme à la tête de l'Académie française, cette grande spécialiste de la Russie était née à Paris dans une famille géorgienne du nom de Zourabichvili, d'une Italienne et d'un philosophe géorgien émigré en France, une "mosaïque de territoires et de destins", selon Emmanuel Macron. Elle affirmait "être française de la tête aux pieds: un vrai cas d'intégration parfaite".

"Travail accompli"

Lors de son discours, le chef de l'État a salué le "travail accompli" par celle qui "se portait au chevet de la langue quand rodait la confusion, l'appauvrissement ou l'oubli".

"Elle fit mieux qu’être à la hauteur de la France, elle la réhaussa", a-t-il clamé. Selon lui, "elle a élargi nos horizons, pressenti l'avenir même". Il a alors pris l'exemple de la Russie, un territoire sur lequel Hélène Carrère d'Encausse a beaucoup écrit, notamment plusieurs biographies dont celles de Lénine, Staline ou Catherine II.

"Elle discerna très tôt que le géant soviétique avait les pieds d’argile (...) Tandis que la Russie a les yeux tournés vers l’Ukraine, celle-ci regarde avec obstination vers l'Europe occidentale. Cette observation prémonitoire est signée Hélène Carrère d'Encausse en 1992", a poursuivi le président. "Heureux les pacifiques, de cette béatitude elle avait fait sa devise."

L'hommage s'est conclu par l'éloge du "combat pour le savoir et la France" de la secrétaire perpétuel de l'Académie française. "Vous êtes une femme devant laquelle une nation s’incline. C'est à vous toute entière la petite fille des steppes et la mère de la coupole, l'apatridie et la matriarche, l’orpheline et la tsarine, que la France endeuillée présente une dernière fois ses hommages, a soufflé le président. À vous qui l'avez tant aimée, tant chérie, à vous l’immortelle, universelle, perpétuelle."

Théo Putavy