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Immigration: Emmanuel Macron ne croit pas à l'hypothèse d'un référendum

Le président français Emmanuel Macron ce 11 mai 2023.

Le président français Emmanuel Macron ce 11 mai 2023. - Yoan VALAT / POOL / AFP

Dans une interview ce dimanche, le président a affirmé qu'il ne croyait pas à l'hypothèse d'un référendum au sujet de l'immigration, comme le demandent certains à droite.

Emmanuel Macron a refroidi ce dimanche la piste d'un référendum sur l'immigration comme le demandent certains à droite, estimant que la question ne rentre pas dans le champ constitutionnel qui permettrait d'en convoquer un.

"Je ne pense pas que ce soit dans le champ de l'article 11", a répondu le chef de l'Etat, interrogé par le quotidien L'Opinion sur la piste d'un référendum en cas d'échec des débats au Parlement sur l'immigration.

L'article 11 de la Constitution dispose notamment que le Président "peut soumettre au référendum tout projet de loi portant sur l'organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique ou sociale de la nation et aux services publics qui y concourent".

"Je suis prêt à tous les référendums, si c'est utile pour le pays. Je suis pour utiliser la Constitution, elle permet d'avancer", ajoute toutefois Emmanuel Macron dans son entretien à L'Opinion.

Élisabeth Borne a demandé au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin de relancer des "concertations" pour présenter "en juillet" un projet de loi sur l'immigration, en vue d'un examen parlementaire à l'automne.

"Je ne crois pas du tout à la fatalité"

Mais Les Républicains, qui participeront à ces consultations selon le patron des sénateurs Bruno Retailleau, n'entendent pas laisser la main à l'exécutif. Ils préparent de leurs côtés deux textes sur le sujet, une proposition de loi ordinaire et une constitutionnelle, qui seront déposés d'ici "une quinzaine de jours", selon le chef du groupe à la chambre haute.

"Il y aura une mise de départ du gouvernement", a insisté de son côté Emmanuel Macron. "Je pense qu'il y a un moment de clarification", a-t-il poursuivi, en visant nommément Les Républicains mais en citant aussi les "écologistes" et les "socialistes" comme interlocuteurs possibles durant les tractations sur la copie du gouvernement.

"On regardera comment on peut l'enrichir, la compléter, la modifier, peut-être abandonner des bouts, afin de bâtir une majorité", a-t-il détaillé. Mais le chemin vers une majorité à l'Assemblée est au mieux incertain, entre les exigences des LR et l'insistance d'une partie de l'aile gauche de la macronie pour que le texte ne penche pas trop à droite.

"Je ne crois pas du tout à la fatalité", a assuré le chef de l'Etat. Plus largement, Emmanuel Macron a évoqué la possibilité de "réformer" sans nécessairement légiférer, parlant d'une "maladie de la loi (...) très française".

S'il a plaidé pour "construire des majorités", il a en revanche affirmé ne pas croire "aux coalitions". "Ce n'est pas la culture politique française", a jugé le président, qui en octobre dernier avait formulé le voeu d'une "alliance" avec LR et le groupe indépendantiste Liot.

L.D. avec AFP