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Élysée

Hollande "reconnaît la responsabilité des gouvernements français dans l'abandon des harkis"

Le président de la République, François Hollande, a "reconnu" dimanche "les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis" lors d'une cérémonie d'hommage dans la cour de l'Hôtel des Invalides à Paris.

C'est un aveu attendu de longue date. A l'occasion de la journée d'hommage national, François Hollande a reconnu ce dimanche "la responsabilité des gouvernements français dans l'abandon des harkis", qui "ne fut jamais pleinement reconnu par la République".

"Je reconnais les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis, les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d'accueil inhumaines de ceux transférés en France", a déclaré le chef de l'Etat, applaudi par les représentants des harkis présents dans l'assistance. "Je suis venu devant vous faire œuvre de vérité. (...) La France a trahi sa promesse, elle a tourné le dos à des familles", a-t-il poursuivi.

Un certain nombre avait protesté, accompagné de nombreuses voix à droite, lorsque le chef de l'Etat avait commémoré cette année le cessez-le-feu du 19 mars 1962 en Algérie au lendemain des accords d'Evian, une date qu'ils considèrent comme symbolique de leur abandon.

Il a ainsi honoré une promesse faite alors qu'il était candidat à la présidentielle. Dans un discours prononcé le 5 avril 2012, François Hollande s'était engagé à reconnaître cette responsabilité envers les harkis.

Evoquant une "vérité implacable" et "cruelle", François Hollande a parlé des "combattants qui furent privés de la protection de la France au lendemain de la guerre d'Algérie et dont l'abandon ne fut jamais pleinement reconnu par la République", a souligné le chef de l'Etat.

De nombreuses personnalités de droite présentes

De nombreuses personnalités politiques étaient présentes aux côtés du chef de l'Etat ce dimanche matin. Ainsi, Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen, Nathalie Kosciusko-Morizet ou Jean-François Copé assistaient à la cérémonie. D'ailleurs, cette reconnaissance au nom de la France avait aussi été faite par Nicolas Sarkozy en avril 2012 lorsqu'il était encore chef de l'Etat, huit jours avant le premier tour de l'élection présidentielle.

En préambule, François Hollande a rendu hommage à Jacques Chirac, dont l'état de santé reste préoccupant, et qui avait officialisé cette journée en 2003.

David Namias, avec AFP