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Élysée

Allocution de Hollande dimanche à l'occasion de la Journée nationale d'hommage aux Harkis

Le candidat Hollande s'était engagé en 2012 à reconnaître la responsabilité de la France dans "l'abandon des harkis", ce qu'il a fait ce dimanche lors d'un hommage aux Invalides où étaient présents Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen et Jean-François Copé. Les "pieds noirs" représentent une partie importante de l'électorat français.

Avant 2017, les politiques de tous bords déclarent leur soutien appuyé à la cause des harkis. François Hollande a prononcé ce dimanche une allocution dans le cadre de la journée nationale d'hommage aux harkis, dans la cour de l'Hôtel national des Invalides. L'occasion de reconnaître, pour la première fois "les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis", selon le président de la République.

Instituée par le décret du 31 mars 2003, cette journée donne lieu chaque année, à Paris, à une cérémonie officielle. Outre François Hollande, l'ancien président Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen, patronne du FN, et Jean-François Copé, candidat à la primaire de la droite, devraient assister à cet hommage. 

Selon le secrétariat d'Etat aux Anciens combattants et à la Mémoire, cette journée sera l'occasion de présenter le bilan de la 2e année du "Plan Harki", un dispositif d'action en faveur des anciens membres des forces supplétives et de leurs proches présenté le 25 septembre 2014.

Une communauté estimée à trois millions de personnes

Après les accords d'Evian le 18 mars 1962, les Harkis ont, selon les historiens, été abandonnés en Algérie et victimes de sanglantes représailles de la part des nationalistes. Avec leurs descendants, leur communauté est estimée à trois millions de personnes. Ce qui représente quelque 7% d'un électorat traditionnellement identifié comme proche de la droite, voire de l'extrême droite. En mars 2015, le maire de Béziers Robert Ménard avait rebaptisé un rue du nom du commandant Denoix de Saint-Marc, l'une des figures de l'Algérie française. En 2012, les Harkis avaient majoritairement voté pour Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen. Leurs voix pèseront à n'en pas douter sur la primaire de la droite et du centre.

Mais cet électorat n'est au fil du temps plus aussi homogène et le vote des nouvelles générations tend à se rapprocher de la moyenne nationale. Le chanteur Enrico Macias, qui avait apporté son soutien à Nicolas Sarkozy a depuis pris ses distances avec l'ancien président. Quant à Marine Le Pen, il assure vouloir "quitter la France" si jamais elle se hissait au pouvoir.

Dans un discours prononcé le 5 avril 2012, François Hollande, alors candidat à l'élection présidentielle, s'était engagé à reconnaître la responsabilité de la France "dans l'abandon des harkis, le massacre de ceux restés en Algérie et les conditions d'accueil des familles transférées dans des camps en France". C'est chose faite, depuis ce dimanche.

D. N. avec AFP